Le Guérisseur d'Inger Ash Wolfe


Port Dundas, petite ville tranquille du Canada. Hazel Micallef, chef de la police, s'occupe des occasionnels accidents de la route et autres beuveries du weekend, malgré ses 61 ans et d'atroces maux de dos. Le meurtre de Delia Chandler, une habitante de 81 ans en phase terminale d'un cancer, retrouvée presque décapitée, va cependant troubler la placide routine de Port Dundas. Quand d'autres meurtres de malades en fin de vie surviennent dans la région, Hazel Micallef se lance à la poursuite d'un tueur en série d'un genre tout particulier.

Le Guérisseur est un polar plaisant, avec une idée de départ plutôt originale. En effet, peut-on parler de meurtre si la victime est consentante? L'était-elle vraiment? Comment le meurtier trouve-t-il ses victimes? Que recherche-t-il? Au fil des pages, on comprend peu à peu les raisons et les mécanismes de cette série de meurtres, grâce à l'avancée de l'enquête de Hazel Micallef et de son équipe, mais aussi, parrallèlement, en suivant le meurtrier dans sa quête.

Une enquête plutôt originale donc, mais un roman qui ne reste cependant pas sans défaut. J'ai trouvé le personnage d'Hazel Micallef intéressant mais les autres personnages du récit manquent de profondeur. La fin est également un peu bâclée. J'ai de plus été gênée pas le discours que j'ai perçu comme moralisateur sur le principe du "suicide assisté", une pratique rentrée plus ou moins dans les moeurs en Suisse, mais que l'auteur semble désapprouver.

Enfin, je suis légèrement irritée par l'intrigue sur l'identité de l'auteur. Les premières pages du livre nous annoncent un "auteur nord-américain connu". Je ne désapprouve pas l'idée d'écrire sous pseudonyme pour changer de registre ou pour s'assurer du regard neuf du lecteur, mais pourquoi alors l'annoncer au début du livre??? Tout cela sent un peu trop le coup marketing à mon goût. Pour lever le mystère, il s'agirait en fait du l'auteur canadien Russell Smith, que personnellement je ne connais pas...

En résumé, un polar original mais pas indispensable.

A Port Dundas, petite commune somnolente du Canada, Hazel Micallef, chef de police (par intérim) depuis plusieurs années déjà, 61 ans, divorcée, tourmentée par des maux de dos épouvantables, essaie vainement de noyer sa douleur dans les anti-inflammatoires et le whisky. Un jour semblable à tous les autres, un drame effroyable vient ébranler la quiétude de cette ville endormie. Une de ses habitantes est retrouvée sauvagement assassinée. La victime est une femme de 81 ans, atteinte d'un cancer en phase terminale. Son corps est découvert à son domicile, la gorge tranchée, exsangue et la bouche tordue en un affreux rictus. Jamais on n'a vu telle abomination dans la région. Mais deux jours plus tard, une affaire étrangement similaire est recensée à quelques centaines de kilomètres de là. Peu à peu, les cas se multiplient et Hazel se retrouve lancée à la poursuite d'un tueur en série bien particulier qui sillonne le pays d'ouest en est, mû par une macabre mission...

Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE /catégorie policier

D'autres avis recensés chez Blog-O-Book.

WOLFE Inger Ash, Le Guérisseur, ed. Fleuve Noir, octobre 2009, 346p.
WOLFE Inger Ash, The Calling, ed. Bantam Press, avril 2008, 400p.

Commentaires

  1. Bon, s'il n'est pas indispensable... je passe !

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  2. Comme Clara, je retiens "pas indispensable", j'ai déjà trop d'indispensables dans ma PAL.

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  3. @Clara et Aifelle: Pourquoi pas en poche pour les vacances... Mais pas besoin de précipation selon moi.

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  4. Oui ! il se lit d’une traite et sans déplaisir.

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  5. Pas indispensable mais assez tentée quand même ... mais uniquement s'il est à la médiathèque !

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  6. @Chris89: C'est vrai, mais ce n'est pas non plus le polar de l'année selon moi, surtout que la cuvée 2009-2010 est très bonne.

    @Joelle: C'est un bon compromis. Je suis impatiente de lire ton avis.

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  7. Alors s'il n'est pas indispensable, d'autres polars m'attendent.

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  8. Je pense qu'un discours moralisateur anti-euthanasie me dérangerait aussi.

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  9. Comme toi et Manu, je bloque sur le message moralisateur.

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  10. @Alex: Beaucoup de bon polars dans ma PAL également. 2010 est vraiment une bonne année de côté-là.

    @Manu et Pickwick: Le message moralisateur est vraiment très très léger. En fait, c'est plus un manque de compréhension qu'un message moralisateur je crois. Si le reste du roman vous tente, ça ne devrait pas trop vous gêner.

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