Testament d'une race de Stanislas Kowalski

Pour ceux qui aiment: Le Seigneur des anneaux de J. R. R. Tolkien

Testament d'une race est la confession d'un vieil homme mourant, Kuntara, autrefois chef guerrier de Mania. Dans une longue lettre, Kuntara raconte la perte de son peuple dans une guerre sanglante face aux envahisseurs locustes, des premières initiatives diplomatiques, aux sièges des grandes cités de Mania et des combats sans merci qui s'en suivirent. 

Premier roman auto-publié de Stanislas Kowalski, Testament d'une race fut pour moi une lecture à la fois étonnante et par certains côtés frustrante. J'avais reçu il y a quelques mois un mail de l'auteur, accompagné des trois premiers chapitres du livre. Après avoir lu le début du roman, j'avais été intriguée par cette histoire mélangeant cérémonie d'initiation aux inspirations africaines et peuples légendaires, façon mythologie antique et tolkienienne. Bref, curiosité oblige, je voulais connaitre le sort du peuple de Kuntara et j'ai donc accepté l'offre de l'auteur. 

J'ai au final bien fait, car j'ai passé un bon moment avec Testament d'une race, alors que le genre "fantasy" et les récits épiques ne sont pas forcément ma tasse de thé. Il y a, en effet, de très bonnes choses dans ce roman, à commencer par un style que j'ai trouvé très mature et réussi. C'est assez lyrique et construit, sans devenir lourd ou prétentieux. Il y a de belles tournures de phrases, entremêlées d'un vocabulaire propre à l'univers créé par l'auteur, sans que cela soit rébarbatif. 

Par contre, pour moi, ce livre est une très belle ébauche d'univers, mais il manque plusieurs éléments capitaux pour en faire un vrai bon roman. L'histoire est intéressante et je ne me suis pas ennuyée, mais il lui manque un peu de corps. Tout d'abord les personnages, dont la psychologie n'est pas assez développée, empêchant ainsi qu'on s'y attache. A peine quelques mots sur Karm, le meilleur ami de Kuntara, dont on ne comprend au final pas vraiment les motivations; des enfants et une femme à peine évoqués, dont on se débarrasse et qui refont surface, toujours sans être nommés, devenant tout à coup la raison de vivre de notre héros; une jeune fille à peine rencontrée à qui on donne tous les honneurs alors que Kuntara laisse mourir des gens qui lui sont chers sans cligner des yeux, etc. J'ai trouvé tout cela peu crédible. 

Il manque également un travail de description, primordial à mon sens dans ce genre de roman où tout un monde est créé. Oui, on peut laisser travailler l'imagination du lecteur, mais une base doit être donnée. J'ai ainsi eu de la peine à rentrer dans l'univers de l'auteur, n'ayant pratiquement aucun repère visuel.

Un livre loin d'être sans défaut donc, mais avec lequel j'ai passé un bon moment. J'en ressors avec un sentiment de beau potentiel pour l'auteur mais il manque quelques éléments essentiels pour faire de ce roman un très beau récit épique au lieu d'un bon "scénario" au contenu parfois un peu maigre. 

Kuntara est désormais un vieil homme.
Il relate la destruction de son peuple dans une guerre qu’il n’a pas vue venir.
Il raconte ses projets et les espoirs perdus de sa jeunesse.
Il raconte ses choix d’homme mûr et les combats qu’il a dû mener pour sa patrie, ses compagnons et sa famille.
Il raconte son héroïsme, auquel il ne croit plus lui-même.
Bravoure, vulgarité, altruisme et cruauté se mêlent et interrogent son désir d’être civilisé.


Diplômé de lettres classiques, Stanislas Kowalski a commencé à enseigner il y a une dizaine d’années. Il a notamment des expériences de volontariat de solidarité internationale (VSI). Dans ce cadre, il a enseigné le français dans une université chinoise et a dirigé un centre d’alphabétisation à Djibouti.
Depuis 2005, il est un des rédacteurs du webzine Sanqua : www.sanqualis.com. Dans ses articles, il réfléchit, parmi bien d’autres sujets, sur les cultures lointaines et sur les technologies du futur.
Depuis peu, il publie ses poèmes sur son blog : http://egomet.sanqualis.comTestament d’une race est son premier roman.

Je remercie l'auteur pour l'envoi de ce livre et je vous souhaite plein de succès pour la suite. 

Lecture commune avec Philisine Cave. Allez vite voir son avis.

KOWALSKI Stanislas, Testament d'une race, ed. lulu.com, septembre 2012, 182p. 

Commentaires

  1. On se rejoint quand même sur l'impression globale d le œuvre qui présente de sommets intéressants mais n'est pas homogène. C'est vrai que Stanislas Kowalski a tout intérêt à poursuivre dans la création littéraire mais en travaillant sur quelques défauts narratifs. Bisous et merci pour cette LC improvisée mais efficace !

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  2. Il est dans ma PAL. Pour très bientôt donc...

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  3. @Philisine: Il y a en effet encore des choses à améliorer au niveau de la narration mais il y a un plume, c'est déjà un excellent début. Merci encore pour l'idée de cette LC!

    @Irrégulière: Je suis très très curieuse de connaitre ton avis ;-)

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  4. Une lecture sympa pour moi aussi, mais intrigante! - Et quand je pense que je ne suis jamais arrivé au bout du "Seigneur des Anneaux"...

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  5. @DF: Je viens d'aller lire ton billet extrêmement complet, bravo pour ton analyse. Il y a de bonnes choses dans ce roman mais comme toi, il y a quelques points qui m'ont intriguée... voire gênée.

    @Herisson: Peut-être pas, mais je serais curieuse de voir ce que l'auteur peut écrire par la suite...

    @L'or: Merci beaucoup et de très bonnes fêtes à toi aussi.

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