Retour de vacances et Longlist du Booker Prize 2016
Après quelques longues semaines de silence, pour cause de vacances au
soleil, je suis de retour avec une bonne dizaine de billets à rédiger sur mes
lectures de l'été. Mais commençons par mon rendez-vous annuel avec le BookerPrize, qui a publié hier sa Longlist. Voici donc les 13 romans retenus par le
jury, présidé cette année par Amanda Foreman, l'auteur de Georgiana, Duchess of Devonshire:
The Sellout de Paul Beatty (USA): Roman satirique sur la lutte pour les droits civiques aux USA, sur la vie dans les ghettos noirs de Los Angeles et la condition des afro-américains en général.
The Schooldays of Jesus de J.M. Coetzee (South Africa): Récit initiatique avec pour héros un petit garçon, Davíd, enrôlé dans une Académie de danse. Le livre est décrit comme une suite de Une enfance de Jésus, par l'auteur déjà double vainqueur du prix.
Serious Sweet de A.L. Kennedy (UK): Une histoire d'amour qui se passe sur 24h à Londres et qui met en scène Jon et Meg, deux êtres au bord du gouffre mais qui luttent contre l'immoralité du monde.
Hot Milk de Deborah Levy (UK): Un roman sur la relation compliquée entre une mère et sa fille, réfugiées dans un petit village de pêcheurs en Espagne afin de trouver une cure miracle à l'étrange et inconnue maladie de l'aînée.
His Bloody Project de Graeme Macrae Burnet (UK): Seul roman policier de cette cuvée et surprise de cette sélection, His Bloody Project est un "novel about a crime" plutôt qu'un "crime novel" comme le dit son auteur. Burnet revient en effet sur l'affaire Roderick Macrae, un triple meurtre qui avait défrayé la chronique en Angleterre en 1869.
The North Water de Ian McGuire (UK): La confrontation entre deux hommes, Drax, un alcoolique assoiffé de sang, et Sumner, un ancien chirurgien de l'armée désargenté, tout deux coincés sur un baleinier dans les eaux gelées de l'hiver arctique.
Hystopia de David Means (USA): A la fin des années 60, Eugen Allen décrit une réalité alternative dans laquelle JFK n'a pas été assassiné, et où la nouvelle agence fédérale, la Psych Corps, s'occupe à grand renfort de drogue des vétérans du Vietnam revenus traumatisés de la guerre.
The Many de Wyl Menmuir (UK): Timothy Buchanan décide de s'installer dans un petit village de la côte anglaise. Mais l'animosité des villageois le surprend et très vite, il se pose des questions sur les secrets qu'on essaie de lui dissimuler. Un roman qui renoue avec le genre gothique.
Eileen d'Ottessa Moshfegh (USA): Eileen Dunlop jongle depuis des années entre son père alcoolique et son boulot de secrétaire à la prison des mineurs. A l'arrivée de la charismatique Rebecca, engagée comme conseillère à la prison, Eileen se réjouit d'avoir un peu de compagnie. Mais son amitié avec Rebecca va très vite la mener à transgresser toutes les limites de la moralité.
Work Like Any Other de Virginia Reeves (USA): Dans les années 20s, Rosco T. Martin est un électricien compétent et amoureux de son métier. Mais quand sa femme hérite de la ferme familiale, il est forcé de tout abandonner pour se reconvertir en agriculteur. Tout bascule quand un jeune homme s'électrocute sur les lignes illégales tirées par Rosco. Il est alors arrêté et jeté en prison pour une peine de 20 ans.
My Name Is Lucy Barton d'Elizabeth Strout (USA): Le récit d'une remise en question: celle de Lucy Barton, en rémission dans un hôpital après une courte opération. L'occasion pour elle d'interroger son enfance, son mariage raté, l'amour qu'elle porte à ses enfants et son désir d'écriture.
All That Man Is de David Szalay (Canada-UK): Neuf hommes, d'âges différents, dans des pays différents, dont les vies vont se rejoindre pour offrir un kaléidoscope de ce qu'est la masculinité aujourd'hui. (Pfiouu, ça transpire la testostérone tout ça ;-))
Do Not Say We Have Nothing de Madeleine Thien (Canada): En 1991, Ai-Ming, qui a fui la Chine suite à la révolution de Tiananmen, raconte à la jeune Marie l'histoire de la Révolution Culturelle en Chine à travers le parcours chaotique de trois musiciens, passionnés par leur art.
The Sellout de Paul Beatty (USA): Roman satirique sur la lutte pour les droits civiques aux USA, sur la vie dans les ghettos noirs de Los Angeles et la condition des afro-américains en général.
The Schooldays of Jesus de J.M. Coetzee (South Africa): Récit initiatique avec pour héros un petit garçon, Davíd, enrôlé dans une Académie de danse. Le livre est décrit comme une suite de Une enfance de Jésus, par l'auteur déjà double vainqueur du prix.
Serious Sweet de A.L. Kennedy (UK): Une histoire d'amour qui se passe sur 24h à Londres et qui met en scène Jon et Meg, deux êtres au bord du gouffre mais qui luttent contre l'immoralité du monde.
Hot Milk de Deborah Levy (UK): Un roman sur la relation compliquée entre une mère et sa fille, réfugiées dans un petit village de pêcheurs en Espagne afin de trouver une cure miracle à l'étrange et inconnue maladie de l'aînée.
His Bloody Project de Graeme Macrae Burnet (UK): Seul roman policier de cette cuvée et surprise de cette sélection, His Bloody Project est un "novel about a crime" plutôt qu'un "crime novel" comme le dit son auteur. Burnet revient en effet sur l'affaire Roderick Macrae, un triple meurtre qui avait défrayé la chronique en Angleterre en 1869.
The North Water de Ian McGuire (UK): La confrontation entre deux hommes, Drax, un alcoolique assoiffé de sang, et Sumner, un ancien chirurgien de l'armée désargenté, tout deux coincés sur un baleinier dans les eaux gelées de l'hiver arctique.
Hystopia de David Means (USA): A la fin des années 60, Eugen Allen décrit une réalité alternative dans laquelle JFK n'a pas été assassiné, et où la nouvelle agence fédérale, la Psych Corps, s'occupe à grand renfort de drogue des vétérans du Vietnam revenus traumatisés de la guerre.
The Many de Wyl Menmuir (UK): Timothy Buchanan décide de s'installer dans un petit village de la côte anglaise. Mais l'animosité des villageois le surprend et très vite, il se pose des questions sur les secrets qu'on essaie de lui dissimuler. Un roman qui renoue avec le genre gothique.
Eileen d'Ottessa Moshfegh (USA): Eileen Dunlop jongle depuis des années entre son père alcoolique et son boulot de secrétaire à la prison des mineurs. A l'arrivée de la charismatique Rebecca, engagée comme conseillère à la prison, Eileen se réjouit d'avoir un peu de compagnie. Mais son amitié avec Rebecca va très vite la mener à transgresser toutes les limites de la moralité.
Work Like Any Other de Virginia Reeves (USA): Dans les années 20s, Rosco T. Martin est un électricien compétent et amoureux de son métier. Mais quand sa femme hérite de la ferme familiale, il est forcé de tout abandonner pour se reconvertir en agriculteur. Tout bascule quand un jeune homme s'électrocute sur les lignes illégales tirées par Rosco. Il est alors arrêté et jeté en prison pour une peine de 20 ans.
My Name Is Lucy Barton d'Elizabeth Strout (USA): Le récit d'une remise en question: celle de Lucy Barton, en rémission dans un hôpital après une courte opération. L'occasion pour elle d'interroger son enfance, son mariage raté, l'amour qu'elle porte à ses enfants et son désir d'écriture.
All That Man Is de David Szalay (Canada-UK): Neuf hommes, d'âges différents, dans des pays différents, dont les vies vont se rejoindre pour offrir un kaléidoscope de ce qu'est la masculinité aujourd'hui. (Pfiouu, ça transpire la testostérone tout ça ;-))
Do Not Say We Have Nothing de Madeleine Thien (Canada): En 1991, Ai-Ming, qui a fui la Chine suite à la révolution de Tiananmen, raconte à la jeune Marie l'histoire de la Révolution Culturelle en Chine à travers le parcours chaotique de trois musiciens, passionnés par leur art.
Comme vous le remarquerez, la cuvée est cette année bien moins ethnique que d'habitude. La diversité des genres et des thèmes me plait cependant et je lirais a priori volontiers The North Water de Ian McGuire, Eileen de Moshfegh ou Do Not Say We Have Nothing de Madeleine Thien, voire Serious Sweet de Kennedy qui semble être parmi les favoris.
Et vous, que pensez-vous de cette sélection très anglo-saxonne?
La shortlist sera annoncée le 13 septembre, avant le choix final prévu pour le 25 octobre.
Et vous, que pensez-vous de cette sélection très anglo-saxonne?
La shortlist sera annoncée le 13 septembre, avant le choix final prévu pour le 25 octobre.
J'ai repéré le roman de Virginia Reeves dans les sorties de la rentrée. Pour lire les autres en français, il faudra peut-être attendre un peu...
RépondreSupprimerAh, je n'avais pas vu que le Reeves sortait déjà en français. J'ai de la peine à me faire une idée du réel sujet. A voir! Et pour les autres, la traduction est des fois assez rapide. J'ai vu que le vainqueur de l'année dernière, Marlon James, sortait aussi en septembre...
SupprimerJ'attends un peu, pas trop de 'tilt' cette fois.
RépondreSupprimerBon moi la couverture de The North Water me plait bien. Je risque de craquer sur celui-là.
SupprimerHmmm... pas énormément de titres qui me tenteraient à première vue comme ça mais je suis assez curieuse du David Szalay (ouais ouais... haha) et, à voir pour Serious Sweet.
RépondreSupprimerBon retour de vacances !;-)
Ah oui, le Szalay ;-) Perso, en lisant le résumé plus détaillé, j'étais également assez tentée. C'est juste le côté très mâle décrit dans certaines critiques qui me fait hésiter. A voir...
SupprimerToujours intéressant de retrouver ici cette sélection ! Si il y en a un que je ne dois pas aimer dans la liste, c'est déjà fait avec Eileen d'Ottessa Moshfegh ! Sinon, je connais deux auteurs dont peut-être les romans me plairaient : AL Kennedy ou Elizabeth Strout.
RépondreSupprimerAh bon, pourquoi cet avis sur Eileen? C'est à cause de l'auteur ou du thème?
SupprimerJe n'ai rien du tout contre l'auteure, mais je n'ai pas aimé ce roman...
Supprimerhttps://lettresexpres.wordpress.com/2016/01/20/ottessa-moshfegh-eileen/
Ah oui, effectivement, c'est la soupe à la déprime. Pas du tout ce que j'ai besoin en ce moment. On verra s'il fait le saut jusqu'à la shortlist.
SupprimerPersonnellement, je trouve très bien que la cuvée soit plutôt anglo-saxonne que trop ethnique. Plusieurs titres de la liste pourrait m'intéresser : ceux de Levy, de Burnet, de Menmuir, de Moshfegh et le Strout. Plus, éventuellement le Reeves, sauf si la majeure partie du récit concerne les 20 ans de prison du personnage.
RépondreSupprimerLe côté très anglo-saxon ne me gêne pas trop non plus, même si on rompt un peu avec la tradition du Booker. C'est clair que jusqu'à ce que les Américains soient inclus, il y avait beaucoup plus d'auteurs indiens, sud-africains, australiens, etc. C'était plutôt rafraichissant et cela permettait pas mal de découvertes. Après si les romans sont bons, c'est le principal.
SupprimerPour ce qui est du Reeves, j'ai effectivement l'impression que le roman est centré sur le séjour en prison. Mais à vérifier.
Comme tous les ans, c'est chez toi que je découvre cette liste. Paul Beatty est le seul auteur que j'ai déjà lu.
RépondreSupprimerMoi je n'ai lu que Coetzee. Plein de découvertes en perspective ;-)
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