Perdita: The Life of Mary Robinson de Paula Byrne
Pour ceux qui aiment: Georgiana, Duchess of Devonshire d'Amanda Foreman
Chers lecteurs,
Pour démarrer ce billet, je vais vous demander un petit effort d'imagination:
Prenons donc une starlette (type Kardashian ou autre), plus connue pour ses tenues et ses coucheries de premier plan que pour son cerveau, qui deviendrait par la suite une figure emblématique de la scène littéraire, une des poétesse phare de sa génération, une auteure respectée et une féministe engagée et avant-gardiste. Difficile à imaginer, non? Et bien pourtant, vous tenez là le personnage de Mary Robinson, dite Perdita, figure anglaise passionnante mais un peu oubliée du 18ème siècle. Un oubli ici réparé par Paula Byrne, qui nous offre une superbe et très complète biographie de l'intrigante Perdita.
Née vers 1757 (comme toute précieuse qui se respecte, Mary était peu cohérente sur sa date de naissance), et mariée très jeune, Mary Robinson débute une carrière flamboyante en tant qu'actrice sous la direction de David Garrick. Remarquée en 1779 par le Prince de Galles, le futur roi Georges IV, dans le rôle de la pièce shakespearienne A Winter's Tale qui lui vaudra son surnom, elle devient maîtresse royale, muse des peintres et icône de la mode. Toute la couronne bruisse alors des amours du prince avec Perdita et les caricatures de l'époque n'ont de loin rien à envier à la presse à scandale d'aujourd'hui.
Lâchée par son prince, Perdita restera dans la lumière encore plusieurs années, connue pour sa beauté et son style sans pareil, ses relations amoureuses houleuses et ses engagements politiques. Puis des problèmes de santé la feront se retirer petit à petit du monde, pour se concentrer, avec succès, à la poésie et à la promotion de l'éducation des femmes.
Pendant non-aristocratique de Georgiana Cavendish, duchesse de Devonshire (dont la vie a inspiré le film The Duchess), qui a d'ailleurs soutenu financièrement Mary Robinson, Perdita est un personnage exceptionnel dont j'ai adoré découvrir la vie tumultueuse.
Paula Byrne a fourni un impressionnant travail de documentation pour nous restituer une Mary Robinson au plus proche de la réalité. A travers sa vie, c'est également tout une époque que le lecteur découvre, des prisons pour dettes, aux peurs des Jacobins et des remous de la Révolution française, en passant pas la mode vestimentaire et les grandes figures de l'art et de la littérature comme Coleridge, Joshua Reynolds et Thomas Gainsborough.
Étonnement, j'ai trouvé la dernière partie sur la carrière littéraire de Mary Robinson un peu longuette (peut-être ai-je un penchant inavoué pour les ragots et la presse à scandale). Byrne ne cache pas son désir de voir l'importance de la production littéraire de Mary Robinson mieux reconnue. Si j'ai trouvé intéressant de découvrir une nouvelle auteure (nous rappelant ainsi que la littérature au féminin en Angleterre n'a pas commencé avec Jane Austen) ainsi que la scène littéraire de l'époque, j'aurais presque préféré en apprendre davantage sur les engagements politiques et féministes de Mary. Il fallait cependant faire des choix dans la vie foisonnante de Perdita!
Un parcours de vie passionnant qui mérite d'être découvert. Dommage qu'il n'existe presque aucune source sur cette femme pleine de ressource en français...
Et pour conclure, je prends les paris pour un Prix Nobel de littérature de Miley Cyrus. Qui me suit? ^_^
To Coleridge she was 'a woman of undoubted genius', to others she was simply 'the most interesting woman of her age'. She was in her time the darling of the London stage, mistress to the most powerful men in England, a renowned feminist thinker, and a best-selling author more famous for her poetry than Wordsworth.
But though she was one of the most flamboyant women of the late-eighteenth century, Mary Robinson's life was also scarred by reversals of fortune. After being abandoned by her merchant father, who left England to establish a fishery among the Canadian Esquimo, Mary was married, at age fifteen, to Thomas Robinson. His dissapated lifestyle landed the couple and their baby in debtors' prison, where Mary wrote her first book of poetry and met lifelong friend Georgiana, Duchess of Devonshire.
On her release, Mary quickly became one of the most popular actresses of the day, famously playing Perdita in The Winter's Tale for a rapt audience that included the Prince of Wales, who fell madly in love with her. She later used his copious love letters for blackmail. After being paralysed, apparantly after a miscarriage, she remade herself as a writer.
In this sparkling and authoritative biography, with its fascinating findings about Mary Robinson's close creative relationship with Coleridge, Paula Byrne describes a woman whose beginnings were the stuff of eighteenth-century urbanity, and whose latter life was the very type of Romantic myth-making: she wrote opium-fuelled poetry as Coleridge did, she expounded on the rights of women, and Godwin fell heavily for her charms. Her revealing story, therefore, is both remarkable and important for the way in which, uniquely, it epitomises the metamorphosis between two of the most influential sensibilities in British life, though and literature.
Et pour conclure, je prends les paris pour un Prix Nobel de littérature de Miley Cyrus. Qui me suit? ^_^
To Coleridge she was 'a woman of undoubted genius', to others she was simply 'the most interesting woman of her age'. She was in her time the darling of the London stage, mistress to the most powerful men in England, a renowned feminist thinker, and a best-selling author more famous for her poetry than Wordsworth.
But though she was one of the most flamboyant women of the late-eighteenth century, Mary Robinson's life was also scarred by reversals of fortune. After being abandoned by her merchant father, who left England to establish a fishery among the Canadian Esquimo, Mary was married, at age fifteen, to Thomas Robinson. His dissapated lifestyle landed the couple and their baby in debtors' prison, where Mary wrote her first book of poetry and met lifelong friend Georgiana, Duchess of Devonshire.
On her release, Mary quickly became one of the most popular actresses of the day, famously playing Perdita in The Winter's Tale for a rapt audience that included the Prince of Wales, who fell madly in love with her. She later used his copious love letters for blackmail. After being paralysed, apparantly after a miscarriage, she remade herself as a writer.
In this sparkling and authoritative biography, with its fascinating findings about Mary Robinson's close creative relationship with Coleridge, Paula Byrne describes a woman whose beginnings were the stuff of eighteenth-century urbanity, and whose latter life was the very type of Romantic myth-making: she wrote opium-fuelled poetry as Coleridge did, she expounded on the rights of women, and Godwin fell heavily for her charms. Her revealing story, therefore, is both remarkable and important for the way in which, uniquely, it epitomises the metamorphosis between two of the most influential sensibilities in British life, though and literature.
BYRNE Paula, Perdita: The Life of Mary Robinson, ed. Harper Collins, août 2011, 512p.
Ne lisant pas en anglais, je passe sur ce titre, mais tu m'auras fait rire avec l'imagination du début d'article :)
RépondreSupprimerJ'espère que ce livre sera traduit un jour car Mary Robinson vaut vraiment le détour. Son parcours a dû être à l'époque aussi surprenant qu'une Kardashian poétesse aujourd'hui ^_^
SupprimerAhahaha j'adore ton introduction ! Et ça rend le personnage et ce livre tout de suite très alléchants et intrigants ! Voui je suis un peu people et gossips même si j'affiche Proust sur mon blog pour donner le change haha ! Miley Cyrus en Prix Nobel de litté ? Ecoute, tout est possible en ce bas monde.:-)
RépondreSupprimerOui, Miley Cyrus en Prix Nobel, hum hum. En même temps, je me dis que toutes ces starlettes ont un sacré sens du business et qu'elles ne peuvent donc pas être aussi écervelées qu'elles ont en l'air. Donc qui sait pour leur reconversion littéraire, une petite Proust se cache peut-être sous cette enveloppe innocente.
SupprimerPourquoi pas, some day... ;-)
RépondreSupprimerUne lecture vraiment intéressante sur un personnage haut en couleur. Et une biographie, ça fait du bien de temps en temps.
SupprimerVoilà un billet qui me permet de découvrir cette duchesse Georgiana, mais aussi Miley Cyrus dont j'ignorais l'existence (je ne suis décidément pas très potins...). Je ne suis pas certaine qu'une biographe se penche sur le destin de cette dernière dans deux cents ans...
RépondreSupprimerNon mais Sandrine, comment as-tu fait pour échapper à Miley Cyrus (question vraiment intéressée hein, si je pouvais, ça serait volontiers). La boule de démolition, le twerk, la langue pendante tout ça... Ce sont quand même des grandes tendances de notre époque, lancées par la demoiselle. Je suppose qu'un biographe aura la tâche ingrate de rédiger quelque chose sur Miley, j'espère juste que ce ne sera pas dans 200 ans et qu'il la décrira comme icône de notre époque. Argh!
SupprimerTu m'as achevée avec le Nobel de Miley Cyrus :D mais tu es finalement assez visionnaire puisque c'est Bob Dylan qui l'a eu cette année (ceci dit sans aucun mépris pour lui d'ailleurs car c'est un très grand artiste). Intéressant de connaître cette femme. Moi j'avais eu envie de m'intéresser à l'existence de Louise Dupin, une beauté du siècle des lumières et femme d'esprit elle aussi (et arrière-grand-mère par alliance de George Sand !) mais je n'en ai pas encore trouvé l'occasion.
RépondreSupprimerOuais tu vois, Miley a de l'espoir :D On y croit, on y croit! Je ne connais pas du tout Louise Dupin. As-tu le titre d'une biographie sous la main?
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