Les Pintades à Londres de Virginie Ledret

Pour celles: qui prévoient un petit séjour londonien ou pour les fans des Xenophobe's Guides

Dans la série des Pintades, j'ai nommé les pintades londoniennes, deuxième opus de cette collection qui compte à présent onze volumes, couvrant les spécimens pintades natifs de Madrid à Moscou, en passant par Téhéran. Si chaque ville présente des pintades bien différentes, au final beaucoup de points nous rapprochent également, car être une pintade, "c'est être une femme d'aujourd'hui, légère et sérieuse, féminine et féministe".

Cet opus londonien reprend le concept de Les Pintades à New York et présente ici une sélection des girls de la capitale britannique, de la It Girl de Chelsea et Kensington, à la posh de Mayfair, à la Mummy de Wimbledon ou à l'ethnic de Brixton. Un petit guide qui se joue des stéréotypes tout en nous glissant quelques tuyaux et adresses dans chaque quartier. 

Si à la lecture des deux premiers paragraphes de ce billet, vous sautez déjà en l'air, scandalisée par cette vision dégradante et futile de la femme, passez votre chemin, cette collection n'est pas faite pour vous. Au contraire, si vous pensez qu'on peut être girly tout en conservant sa cervelle, et qu'on peut être féministe sans ressembler à une camionneuse en Birkenstocks, vous pourrez bien trouver amusant cette présentation, tout sauf en nuances, de nos voisines british. 

Personnellement, j'ai trouvé ce petit guide amusant. J'ai aimé la présentation par quartier plutôt spot on, les quelques anecdotes des pintades rencontrées par l'auteur, les tips et les tendances. Il m'a redonné envie d'aller prendre un afternoon tea au Claridge's, de faire du punting à Oxford, de trainer dans les bars sombres de Shoreditch, de tenter l'hypnobirthing, de trouver un moyen de visiter les plus beaux parcs privés de la ville, d'aller au festival d'opéra de Glyndebourne ou de manger des peshawari naan au Punjab Restaurant. Mais il y a, à mon avis, deux défauts intrinsèques à ce genre d'ouvrages:

1. On ne peut les apprécier et en rire qu'en ayant un minimum de connaissances de la ville. Pour celles qui espèrent découvrir Londres grâce à ce livre, c'est à mon avis raté. Sans avoir bien parcouru la ville, les évocations des quartiers et de leurs différences, les allusions aux traits so british des pintades peuvent vous passer complètement au dessus;

2. Ils se périment très vite. Pas sûre en effet que les floating spas soient encore aussi hype qu'en 2006 et Rebekah Wade, l'éditrice du Sun qui devrait passer en jugement dans quelques mois pour l'affaire des écoutes téléphoniques de News of the World, n'est certainement plus l'idole des londoniennes qui "s'acquitte (de son poste) avec le culot, la hargne et le talent qui la caractérisent sans coup férir depuis 2003". Comme un Guide du routard, il faudrait renouveler l'exercice régulièrement, pour s'assurer du potentiel "in" des adresses. 

Un petit guide qui, loin de se prendre au sérieux, vous donnera envie de réserver votre prochain séjour londonien. Je découvrirais volontiers quelques autres opus de la collection. 


Ce sont de drôles d'oiseaux qui ne vivent qu'à trois heures de TGV de Paris. Les échanges linguistiques et les virées shopping n'ont pas suffi à percer le mystère. Vues de ce côté-ci de la Manche, les Londoniennes restent souvent une énigme. Leurs excentricités, leur amour de la monarchie, leur goût prononcé pour l'ivresse, leurs opinions politiques, leur humour cynique ou leurs styles vestimentaires déjantés peuvent nous laisser perplexes. Si vous pensez qu'une chav est une crème dépilatoire, qu'une posh est un sac en plastique et qu'une wag se conduit à gauche, alors Les Pintades à Londres, le deuxième opus de la collection des Pintades, est absolutely pour vous. Une fois encore, rien de péjoratif dans ce sobriquet, bien au contraire. Plutôt un pied de nez aux doux noms d'oiseaux dont les femmes sont parfois affublées. Etre une pintade, c'est être une femme d'aujourd'hui, légère et sérieuse, féminine et féministe. Après Les Pintades à New York, ce volume explore la féminitude made in London.

Virginie Ledret, journaliste française installée à Londres depuis onze ans, décode pour nous ses habitantes avec un regard décalé et amusé, sans oublier de nous révéler ses conseils et ses bonnes adresses pour tirer le meilleur parti de la ville.


LEDRET Virginie, Les Pintades à Londres: Chroniques de la vie des Londoniennes, ed. Jacob-Duvernet, illustrations Sophie Bouxom, octobre 2006, 212p. 

Commentaires

  1. ça a en effet l'air assez drôle, je me dis pourquoi pas avant ma prochaine virée londonienne :)

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  2. Il faudrait que j'essaie un livre de cette série un jour, je pense qu'on doit toujours passer un bon moment de lecture divertissant.

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  3. j'adore cette série. Les pintades à Téhéran, sympa aussi! :)

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  4. @Tiphanie: C'est parfait pour te mettre en bouche avant une virée londonienne et c'est en plus sympa de découvrir une ville côté girly...

    @A Girl: C'est léger et drôle, pas prise de tête pour un sou. Idéal à mon avis pour le trajet en avion. Je suis assez curieuse de découvrir les autres opus de la série, tous écrits, je crois, par des auteurs différents.

    @Une Comète: Les pintades à Téhéran m'intrigue beaucoup, je pense tenter prochainement. En as-tu lu d'autres?

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  5. Tout à fait d'accord avec ton billet. J'ai lu celui-ci et celui de NY et je me suis bien amusée !

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  6. absolument rien à voir avec ce billet, mais: tu lis donc le Mantel? tu en penses quoi? je vais le commencer bientôt!!

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  7. Non pas encore, les pintades à New-York me font de l'oeil :))

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  8. Et dire que je n'ai encore lu aucun titre de cette série, il serait temps que je m'y mette !

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  9. @Manu: Je pense que je vais zieuter la publication des nouveaux opus, surtout si celui de NY est actualisé. Par contre, pas sûre de lire ceux qui sont sortis il y a déjà 6-7 ans, à part peut-être celui de Téhéran... Même si ça reste drôle, je trouve qu'avoir les adresses à jour est un vrai bonus.

    @Choupynette: J'ai fini le Mantel il y a déjà plusieurs semaines mais je peine sur mon billet. J'ai beaucoup beaucoup aimé mais à lire à tête reposée, c'est du lourd. J'espère que ça te plaira... Billet à venir tout bientôt!

    @Une Comète: Ahhh New-York, j'ai juste peur que ça me donne une envie irrésistible de booker mon billet ;-)

    @Géraldine: Une série sympa et lègere, qui te donne envie de voyager, je pense en effet que ça pourrait te plaire ;-)

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  10. J'aime bien cette collection. J'ai lu les pintades à Téhéran et c'était une lecture très enrichissante culturellement.

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  11. Lu 'Les Pintades à Téhéran', très déçue.
    J'ai trouvé ça futile... car après Persepolis et des romans de Chahdortt Djavann, je ne m'attendais pas du tout à cet aspect de la vie des femmes iraniennes (même s'il est plus optimiste, bien sûr... mais cela concerne une partie favorisée de la population, très minoritaire) ! ;-)

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  12. @Tomisika: A priori, Les pintades à Téhéran est celui qui me tente le plus pour continuer la série. Mais je pense qu'il doit être assez différent des autres... A vérifier!

    @Canel: C'est clair que ce n'est pas comparable à Persepolis ou à des romans plus profonds qui dénoncent une situation politique et culturelle. Je pense que le but des Pintades à Téhéran (sans l'avoir lu, hein) et de montrer que la vie continue quand même. J'ai plusieurs amis iraniens et malgré la situation de leur pays, ils peuvent te vanter pendant des heures tel restaurant ou telle station de ski. Ca fait du bien aussi de prendre la vie un peu légèrement... Mais bon, je te confirme mon avis dès que je l'aurai lu, peut-être que ça va m'énerver également.

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