Le livre sur les quais de Morges: c'est déjà fini!

Tout d'abord, désolée pour le long silence de ce blog, en pleine période de rentrée littéraire, alors que tous les amoureux de livres s'activent pour trouver LA pépite parmi les centaines de nouveautés. Ne vous inquiétez pas, je poursuis ma propre quête et j'ai d'ailleurs plusieurs billets en préparation dans mes brouillons. Mais entre de grands changements au travail, des vacances qui approchent et donc des tâches à terminer avant de partir, un grand anniversaire et un petit mariage à organiser, je ne trouve simplement plus le temps pour ce blog ou pour visiter les vôtres. Retour à la normale espéré pour octobre.

En attendant, je voulais vous faire un petit résumé de mon dimanche au Livre sur les quais de Morges, un rendez-vous qui en est aujourd'hui à sa cinquième édition.

Après un été pourri, c'est sous un magnifique soleil que s'est donc déroulée la manifestation cette année. Un temps qui m'a d'ailleurs encouragée à tenter pour la première fois en cinq visites les fameuses croisières littéraires, activité phare du festival. J'ai eu le plaisir d'embarquer sur le bateau Henri Dunant, pour une rencontre, sans photo évidemment, avec l'auteur très secret et ancien agent des forces spéciales britanniques, Andy McNab. Après une introduction très "realpolitik" sur les menaces actuelles, de l'Ukraine à la Syrie, Andy McNab a évoqué sa participation à plusieurs projets Hollywoodiens, et les résultats d'une étude scientifique qui l'a classifié "good functioning psychopathe" bien intégré dans la société (une question d'absence de peur et d'empathie, et de fonctionnement différent du cerveau). Une rencontre intéressante bien qu'au final peu littéraire. Andy McNab reste un personnage intriguant, même si son attitude très détachée à l'évocation des actes criminels qu'on a en partie relié à ses livres m'a mise mal à l'aise. Au final, il ne m'a pas forcément donné envie de lire ses livres, mais la rencontre en petit comité, sur un bateau au milieu du lac Léman reste un concept sympathique (et probablement bénéfique pour les caisses du festival, CHF 10.- le tour d'une heure).

Sinon, peu d'auteurs parmi les 300 présents sous la tente ont retenu mon attention. Il faut dire que l'affluence m'a vit ôté l'envie de me balader. J'ai quand même pris plaisir à discuter avec Ian Manook de son roman Yeruldelgger, que je n'ai toujours pas lu malgré ma passion pour la Mongolie. A mettre dans les objectifs 2015! Et pour les fans, la sortie du deuxième tome est apparemment annoncée pour janvier 2015 et deux autres suivront probablement... J'ai également discuté brièvement avec Paul Lynch, qui avait l'air un peu perdu dans la foule et surpris du bon accueil francophone réservé à son premier roman, le tentant Un ciel rouge, le matin. Le salon ne manquait pas d'autres têtes d'affiche: Douglas Kennedy, Grégoire Delacourt, Emmanuel Carrère, Frédérique Deghelt, etc. mais j'avoue que le monde m'a découragée de trop m'y attarder.

A la place, j'ai suivi la conférence sur la littérature qui s'empare des figures historiques avec Gilbert Sinoué, Anne Cuneo et Lola Lafon. Tous trois ont refusé l'étiquette de romans historiques, préférant parler de littérature tout simplement. Anne Cuneo a expliqué que son travail autour de ses personnages historiques consistait à prendre un squelette et à en refaire un corps, un processus qui nécessite au final autant d'imagination que l'écriture d'une fiction pure. Une image partagée par Gilbert Sinoué qui a toutefois précisé qu'en s'attaquant, dans son dernier roman, à un personnage comme Ghandi, il se devait d'être extrêmement respectueux du fait historique. Traitant d'un personnage encore vivant, Lola Lafon a expliqué que sa démarche avait été légèrement différente, parlant plus d'aller au-delà de l'image. A la question inévitable sur la réaction de Nadia Comaneci, Lola Lafon a confirmé que l'ancienne gymnaste était au courant de la parution du livre et y a réagi de manière très "communiste" en disant ne pas comprendre ce qui avait intéressé l'auteur, qu'elle n'avait fait "que son travail". Enfin tous les trois ont expliqué ne pas vouloir éduquer le lecteur à travers leurs romans; Anne Cuneo ajoutant même, avec son légendaire humour, qu'elle s'en fichait que le lecteur apprenne quelque chose à la lecture de ses livres, que ce n'était pas son but.

Enfin, j'ai aimé les confessions express de Philipp Meyer et d'Alexander Maksik sur leurs années de galère avant la parution de leur roman. Deux personnalités qui m'ont plu et donné envie de découvrir leur livre, respectivement Le Fils qui vient de sortir et La mesure de la dérive. Enfin Donald Ray Pollock, auteur un peu bourru mais plutôt attachant, ayant débuté sa carrière à l'âge de 50 ans, a raconté l'origine de son livre Knockemstiff et l'ambiance très noire mais apparemment inspirante de son enfance. 

Une belle journée au final pour un concept qui me plait toujours autant mais qui gagnerait à rester petit et intime. Le succès du festival rend tout cela difficile mais c'est une reconnaissance méritée pour les organisateurs. 

Vivement l'année prochaine!

Commentaires

  1. Il y avait du beau monde à cette fête du livre !
    Prends ton temps, ce sera toujours un plaisir de te retrouver !

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    1. La liste des invités s'allonge chaque année et il y a souvent des auteurs vraiment intéressants, surtout dans le programme anglophone je trouve. Les tables rondes sont également très souvent passionnantes. Vraiment un bon concept, moins "foire du livre" et grande librairie que certains salons. Et merci pour tout petit mot ;-)

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  2. Décidement, il faut vraiment que j'aille à Morges l'année prochaine. A part cela, je vois que tu est aussi dans les "grands changements au bureau" (+ déménagement en ce qui me concerne). Bonne suite, j'ai hâte de lire tes prochains billets.

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    1. Ah oui, il faudrait vraiment, rien à voir avec Genève et ambiance beaucoup plus relax. Oui, encore un déménagement au boulot à venir, mais autrement j'ai survécu à un anniversaire de passage à la dizaine supérieure ;-(, un achat d'appart, un mariage, un voyage de noce, un gros rush et des chamboulements dans la direction au boulot. Je suis sur les rotules mais je vois le bout. J'espère que, de ton côté, ton déménagement s'est bien passé!

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  3. Bon retour parmi nous ! Et oui, la rentrée c'est une période de grand chambardement ! A bientôt !

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    1. Oui, un peu trop de chambardements cette année mais on commence un nouveau chapitre, c'est motivant! Et j'ai repris gentiment mes lectures, ça un côté doudou et reposant ;-)

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  4. Il faudrait que je la fasse cette sortie à Morges ;-)

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    1. Une petite sortie de blogueuses à Morges l'année prochaine?

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