The Secret History de Donna Tartt
Note: 7/10
Pour ceux qui aiment: Un mélange entre l'ambiance académique et mystérieuse du Cercle des Poètes Disparus et Crime et Châtiment de Dostoïevski
Kalistina et Calypso ont eu la bonne idée de lancer une lecture commune pour ce livre de Donna Tartt qui traînait dans ma PAL depuis quelques temps déjà. C'était donc une excellente occasion pour le lire et j'ai profité de mon séjour en Grèce pour le finir.
Donna Tartt nous emmène dans l'Université américaine de Hampden, avec le narrateur Richard Papen, nouveau venu qui intègre une classe très sélecte d'étudiants classiques, principalement tournés vers le Grec Ancien. Ces derniers essaient de réinventer leur quotidien selon des préceptes antiques, mais ils vont très vite dépasser les limites de la morale actuelle et commettre un crime qui aura des conséquences toute leur vie. Le livre s'ouvre d'ailleurs sur la mort de l'un d'eux, Bunny. Le livre revient ensuite sur les événements qui ont conduit à ce meurtre et sur ses conséquences.
Plusieurs éléments de ce livre m'ont plu. J'ai beaucoup aimé les descriptions des personnages que Donna Tartt développe à merveille. Les caractères sont approfondis, excentriques, détaillés et sans s'identifier à eux (mis à part peut-être à Richard), on s'attache vraiment à eux. L'ambiance du campus est également très bien décrite: Donna Tartt jongle entre les cours mystiques de leur professeur emblématique Julian, et les très communes "beuveries" d'étudiants. Enfin, le style est vraiment très agréable.
***SPOILER POTENTIEL******
Le point fort de ce livre est, à mon sens, sa capacité à nous faire accepter les agissements de ces étudiants comme totalement logiques et justifiés. Donna Tartt a réussi à me faire haïr Bunny et ses manières vulgaires et j'étais presque soulagée de le voir mourir. On fait donc face, dans ce livre, à des meurtriers éduqués et de bonne famille, qui parviennent à convaincre le lecteur du bien-fondé de leurs actes. L'opposition entre le premier meurtre, incontrôlé et sauvage, et celui de Bunny, calculé et réfléchi, et également très intéressante.
**** FIN SPOILER******
Cependant, contrairement à de nombreuses personnes qui considèrent ce livre comme un pur chef d'oeuvre, je suis beaucoup moins enthousiaste. Pour moi le livre culmine à la fin du Livre I, donc environ à la moitié du livre. Et ensuite? Pendant plus de 300 pages, nous suivons les personnages sur le dur chemin de la culpabilité et là, tout le souffle de l'histoire retombe complètement. J'ai cru, jusqu'à la dernière page, à un retournement de situation extraordinaire, car à la vue de toutes ces critiques élogieuses, je ne pouvais pas croire que là était toute l'histoire. Mais non, rien (ou presque) n'est venu et je me suis presque ennuyée durant tout le Livre II. J'avais peut-être fondé trop d'espoirs sur ce livre, j'attendais plus de mystère comme le titre français, Le Maître des Illusions, me le prédisait, mais non! Je ressors donc de cette lecture déçue. Ce livre restera pour moi un bon moment de lecture, surtout pour sa première moitié, mais en aucun cas un coup de coeur.
Pour ceux qui aiment: Un mélange entre l'ambiance académique et mystérieuse du Cercle des Poètes Disparus et Crime et Châtiment de Dostoïevski
Kalistina et Calypso ont eu la bonne idée de lancer une lecture commune pour ce livre de Donna Tartt qui traînait dans ma PAL depuis quelques temps déjà. C'était donc une excellente occasion pour le lire et j'ai profité de mon séjour en Grèce pour le finir.
Donna Tartt nous emmène dans l'Université américaine de Hampden, avec le narrateur Richard Papen, nouveau venu qui intègre une classe très sélecte d'étudiants classiques, principalement tournés vers le Grec Ancien. Ces derniers essaient de réinventer leur quotidien selon des préceptes antiques, mais ils vont très vite dépasser les limites de la morale actuelle et commettre un crime qui aura des conséquences toute leur vie. Le livre s'ouvre d'ailleurs sur la mort de l'un d'eux, Bunny. Le livre revient ensuite sur les événements qui ont conduit à ce meurtre et sur ses conséquences.
Plusieurs éléments de ce livre m'ont plu. J'ai beaucoup aimé les descriptions des personnages que Donna Tartt développe à merveille. Les caractères sont approfondis, excentriques, détaillés et sans s'identifier à eux (mis à part peut-être à Richard), on s'attache vraiment à eux. L'ambiance du campus est également très bien décrite: Donna Tartt jongle entre les cours mystiques de leur professeur emblématique Julian, et les très communes "beuveries" d'étudiants. Enfin, le style est vraiment très agréable.
***SPOILER POTENTIEL******
Le point fort de ce livre est, à mon sens, sa capacité à nous faire accepter les agissements de ces étudiants comme totalement logiques et justifiés. Donna Tartt a réussi à me faire haïr Bunny et ses manières vulgaires et j'étais presque soulagée de le voir mourir. On fait donc face, dans ce livre, à des meurtriers éduqués et de bonne famille, qui parviennent à convaincre le lecteur du bien-fondé de leurs actes. L'opposition entre le premier meurtre, incontrôlé et sauvage, et celui de Bunny, calculé et réfléchi, et également très intéressante.
**** FIN SPOILER******
Cependant, contrairement à de nombreuses personnes qui considèrent ce livre comme un pur chef d'oeuvre, je suis beaucoup moins enthousiaste. Pour moi le livre culmine à la fin du Livre I, donc environ à la moitié du livre. Et ensuite? Pendant plus de 300 pages, nous suivons les personnages sur le dur chemin de la culpabilité et là, tout le souffle de l'histoire retombe complètement. J'ai cru, jusqu'à la dernière page, à un retournement de situation extraordinaire, car à la vue de toutes ces critiques élogieuses, je ne pouvais pas croire que là était toute l'histoire. Mais non, rien (ou presque) n'est venu et je me suis presque ennuyée durant tout le Livre II. J'avais peut-être fondé trop d'espoirs sur ce livre, j'attendais plus de mystère comme le titre français, Le Maître des Illusions, me le prédisait, mais non! Je ressors donc de cette lecture déçue. Ce livre restera pour moi un bon moment de lecture, surtout pour sa première moitié, mais en aucun cas un coup de coeur.
Under the influence of their charismatic classics professor, a group of clever, eccentric misfits at an elite New England college discover a way of thinking and living that is a world away from the humdrum existence of their contemporaries. But when they go beyond the boundaries of normal morality their lives are changed profoundly and for ever
TARTT Donna, The Secret History, ed. Penguin, 1993 (1st published 1992), 629pTARTT Donna, Le Maître des illusions, ed. Pocket, 2004, 704p
TARTT Donna, The Secret History, ed. Penguin, 1993 (1st published 1992), 629pTARTT Donna, Le Maître des illusions, ed. Pocket, 2004, 704p
J'ai découvert qu'il y avait une lecture commune et tu as lu les 700 pages en anglais, waouh! (bon j'en fais aussi autant de temps en temps mais quand même!)
RépondreSupprimerdes longueurs semble-t-il...tu n'es pas la seule à le penser
On a exactement la même conclusions sur ce bouquin. Autant j'ai dévoré le Livre I, autant le II a été long. Je me suis demandée si j'allais arriver à la fin mais je voulais quand même savoir s'il n'allait y avoir un changement de situation. Quelque chose qui ferait repartir le livre. Déçue donc de ce point de vue là. Et tout comme toi : c'était un bon moment de lecture mais pas un coup de coeur !
RépondreSupprimer@Keisha: J'aime bien lire en version originale si je peux. Et comme je partais en vacances, j'étais motivée pour les 700 pages en anglais.
RépondreSupprimer@Belledenuit: Je vais aller lire ton billet mais je suis rassurée de ne pas être la seule à avoir été déçue. J'ai tellement entendu de critiques dithyrambiques sur ce livre...
Il est vrai que j'attendais également un retournement de situation...
RépondreSupprimerMerci de signaler le spoiler potentiel car j'ai ce livre dans ma Pal et dommage que tu ressortes déçue de cette lecture! Mais au moins maintenant je n'attends plus le chef d'oeuvre prévu!
RépondreSupprimermoi je n'ai pas accroché du tout du tout :(
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas du tout, mais ça donne bien envie!
RépondreSupprimerJ'avais adoré le cercle des poètes disparus!
Je fais partie de celles qui sont totalement conquises par ce roman et toute l'ambiance qui s'en dégage. Mais il est tout à fait normal et même rassurant que tout le monde ne soit pas toujours unanime sur une oeuvre...
RépondreSupprimerUn bon souvenir certes mais pas un chef d'oeuvre pour moi non plus ;)
RépondreSupprimer@Calypso: J'étais persuadée qu'un évènement extraordinaire allait se produire. Je suis restée un peu bête à la fin...
RépondreSupprimer@Mango: Bonne Lecture! Et oui, c'est en général mieux de ne pas trop en attendre d'un livre, on a tendance à moins se fixer sur les petits défauts.
@Celsmoon: Aïe! Même pas un tout petit peu?
@Craklou: L'ambiance "université huppée" est très similaire mais l'histoire très différente. En tous cas, bonne lecture!
@Restling: Tout à fait d'accord. Beaucoup de gens avec qui je partage d'habitude mes coups de coeur ont adoré. Comme quoi...
@Stephie: On doit être des LCAs difficiles à contenter?
RépondreSupprimerCe n'est pas un chef d'œuvre pour moi non plus. Et j'ai pensé moi aussi au Cercle des poètes disparus ! :D
RépondreSupprimer"Le cercle des poètes disparus", je ne l'ai pas lu (je n'ai même pas vu le film !) mais "Crime et Châtiment" fait partie de mes livres préférés alors... à moitié tentée ;-)
RépondreSupprimer@Leiloona: Le professeur charismatique, les élèves aisés qui cherchent à dépasser les limites... Beaucoup d'éléments similaires pour des livres très différents au final.
RépondreSupprimer@Lounima: Le fond, ou la morale du livre se rapproche de celle de "Crime et Châtiment". Il faut d'ailleurs que je le relise celui-ci.
très bonne critique!
RépondreSupprimeret je confirme que lemploi du titre français est totalement déplacé! le titre anglais permet dêtre moins déçu!
@Hildebald: Merci! Le titre anglais me paraît plus justifié que le français. D'ailleurs j'ai vu que le 4ème de couverture français induisait également le lecteur en erreur. Bizarre choix de l'éditeur!
RépondreSupprimerKarine:) vient également de publier un billet à propos de ce livre sur son blog! Je dois dire qu'il me fait vraiment très envie!;)
RépondreSupprimer@Hermione: Beaucoup de billets ont été publiés mardi sur ce livre car il s'agit d'une lecture commune. Kalistina et BOB les répertorient. Si tu es intéressée, je peux te le prêter en anglais. Malheureusement, la colle de liaison n'a pas franchement survecu à la chaleur grecque et quelques pages essaient de se faire la malle mais tout y est encore (pour le moment)...
RépondreSupprimerBcp d'avis divergents mais tout de même une majorité mitigée. Je n'étais pas partante, finalement je ne le suis toujours pas !
RépondreSupprimer@Theoma: Je crois que presque personne (à part Celsmoon) n'a vraiment détesté et certaines ont adoré. Mais pour moi, tu peux t'en passer si ta PAL déborde déjà.
RépondreSupprimerJe partage l'opinion que tu décris dans le spoiler! Argh, ce Bunny!!!
RépondreSupprimerJ'ai un avis mitigé tout comme toi. Je trouve que tu as eu beaucoup de courage de le lire en VO compte tenu des longueurs...
RépondreSupprimerC'est mon livre culte d'adolescente. Cela dit, je n'aurais peut-être pas autant adoré si je l'avais découvert aujourd'hui, je ne sais pas.
RépondreSupprimer@Kali: Je crois que je n'aurais pas trop hésité à me joindre à l'expédition contre Bunny. Gloups!
RépondreSupprimer@Abeille: Le style est assez facile à lire, même en anglais. Heureusement que ce n'est pas du Henry James en 700 pages...
@Manu: Je pense que j'aurais été plus sensible à ce livre si je l'avais lu à l'université.
Un de mes livres préférés, à lire absolument en anglais.
RépondreSupprimer@Marie: J'étais contente de l'avoir lu en anglais car la style est très fluide et c'est très bien écrit. Mais l'histoire ne m'a pas emballée plus que ça.
RépondreSupprimerMoi aussi je l'ai lu en anglais, j'ai adoré ce livre et Henry en particulier, évidemment. J'ai été marquée par la descente aux enfers de la deuxième partie du livre, beaucoup plus "psychologique" que la première. Richard est trop passif à mon goût, il y a beaucoup trop de drogue dans ce livre, mais ça ne m'empêche pas de le relire tous les deux ans environ, avec le même plaisir. Ma phrase préférée à paropos de Bunny: "MOM SEZ NOT MY KID" C'est tellement vrai!
RépondreSupprimer@Isla: Je n'ai pas eu le coup de coeur comme toi mais j'ai passé un bon moment. Ce Bunny, qu'est-ce qu'il pouvait être irritant!
RépondreSupprimerJe viens de relire ce livre pour la deuxième fois, plus de 10 ans après ma première lecture. Un ami qui l'a lu également m'a fait une remarque intéressante : Pour lui il y a une incohérence majeure !
RépondreSupprimerIl se demande pourquoi Richard Papen le narrateur a des réminiscences du visage ensanglanté de la première victime (le paysan), alors qu'il ne participait pas à la bacchanale ?
Du coup il me propose une vision différente de l'histoire : Richard Papen ne serait-il pas le manipulateur principal ? Et le lecteur la première victime de cette manipulation...
Nous avons tous les deux conscience que cette façon de voir le récit est complètement paranoïaque, mais je me demande si d'autres lecteurs ont eu cette impression ?
@Wilfrid: J'ai lu ce roman il y a plus d'une année maintenant donc mes souvenirs sont un peu vagues mais il ne me semble pas que Richard a des réminiscences de la 1ère victime... ou alors ça ne m'a pas choquée. Un passage en particulier à m'indiquer pour que regarde ça de plus près?
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