La Quête de Wynne d'Aaron Gwyn
Pour ceux qui aiment: Un mélange entre L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux de Nicholas Evans et le film Zero dark thirty de Kathryn Bigelow
Sur le front irakien et alors que son unité essuie des tirs nourris, Elijah Russell décide de risquer sa vie pour amener un cheval paniqué à l'abri des balles. Cet acte de folie fait très vite le tour de la toile et remonte même jusqu'au sommet de la hiérarchie militaire. Il se voit alors confier une nouvelle mission très spéciale: dresser une quinzaine de chevaux en Afghanistan et les préparer à une incursion dangereuse en territoire ennemi.
Parmi le flot de la rentrée littéraire de septembre, j'ai tout de suite repéré ce roman pour sa couverture. C'est peut-être bête, mais il suffit souvent de mettre un beau coco en photo pour que je craque. Rajoutez à cela un résumé qui n'avait pas l'air mal du tout et un éditeur qui m'inspire confiance et vous comprendrez que ce roman ait trouvé le chemin de ma PAL.
Même sans être aussi facilement influençable, vous pouvez probablement aussi craquer pour La Quête de Wynne d'Aaron Gywn, dont le contenu tient heureusement la route. Et même sans être fan de chevaux, vous trouverez votre bonheur dans ce roman, qui s'éloigne au final assez rapidement du seul sujet des canassons pour présenter une plongée assez sidérante dans la guerre en Afghanistan. Une guerre sale, violente et qui ne respecte aucune règle, décrite ici de manière dynamique et prenante, au point que j'étais, à tort, certaine que l'auteur y avait servi. Russell est de plus un héros très attachant et il est entouré d'une galerie de personnages tout aussi intéressants et bien construits. Bref, j'ai lu ce roman rapidement et avec plaisir.
En allant un peu plus loin dans la réflexion, on peut cependant reprocher à ce roman son côté un peu convenu (l'expression anglaise "formulaic" correspond mieux à ce que je veux dire). On a en effet ici tout pour faire un bon roman: un cow boy au grand coeur mais au passé chargé, une guerre, de la testostérone, une histoire d'amour et des personnages mystérieux. Je verrais du coup bien La Quête de Wynne adapté au cinéma, avec des beaux bruns ténébreux et gonflés à bloc, chevauchant de magnifiques étalons dans les vastes plaines afghanes. Mais je m'égare... Tout ça pour dire que l'ensemble, même si efficace, semble un petit peu facile.
J'ai aussi trouvé que le tout ne semble pas complètement abouti. Le roman prend un peu de temps à décoller et la trame des chevaux semble presque être un alibi dans la deuxième partie du roman. A mon avis, les deux thèmes du dresseur de chevaux en Afghanistan et de la mission secrète aurait pu être un peu plus approfondis.
Je pinaille certainement un peu et ce roman reste bien sûr efficace. A mon avis, il avait tous les ingrédients pour faire encore mieux, d'où ma petite déception.
De son grand-père, Russell a hérité son habileté hors normes à dresser les chevaux et son sens du devoir. Envoyé sur le front irakien, il se précipite au secours d’un cheval pris au coeur d’un échange de tirs. Bientôt, les images de ce sauvetage héroïque font le tour du monde, parvenant jusqu’au capitaine Wynne. Ce charismatique et étrange leader d’une unité affectée à une zone montagneuse de l’Afghanistan demande à Russell de dresser pour lui une quinzaine de chevaux sauvages qui permettront à ses hommes d’accomplir une mystérieuse mission sur ce terrain.
La Quête de Wynne est un formidable roman d’aventures aux allures de western moderne. Ce livre qui se lit d’une traite vous entraînera au coeur d’un monde aussi sauvage que les hommes qui l’habitent.
GWYN Aaron, La Quête de Wynne, ed. Gallmeister, septembre 2015, 312 p., traduit de l'anglais (Etats-Unis) par François Happe
GWYN Aaron, Wynne's War, ed. Eamon Dolan/Houghton Mifflin Harcourt, janvier 2014, 256 p.
Je le garde en tête pour un emprunt en bibli... il m'arrive (rarement mais tout de même) qu'un Gallmeister me tombe des mains alors je suis prudente (je fais allusion au Saloon des derniers mots doux de Larry McMurtry)
RépondreSupprimerIl y a quelques passages qui manquent un peu de rythme mais je doute quand même que celui-ci te tombe des mains. Ca reste un bon roman ;-) McMurtry, toujours pas lu, mais j'imaginais son écriture très dynamique... Du coup, ton avis m'intrigue!
SupprimerIl n'y aura pas d'avis plus détaillé sur ce dernier roman, mais j'ai un autre McMurtry dans ma PAL ! ;-) Ce n'est pas que c'était mou, mais plutôt que ça ne m'intéressait pas.
SupprimerJe garde espoir alors pour Texasville que j'ai dans ma PAL...
SupprimerTexasville c'est TB!(et tu peux lire aussi La dernière séance, 40 ans avant)
SupprimerCool, merci, ça me rassure parce que même si Texasville est moins épais que Lonesome Dove, j'ai besoin de lire du lourd ces temps-ci pour réellement crocher.
SupprimerLes Gallmeister ne peuvent pas tous être des chefs-d'œuvre! Je vais passer mon tour sur celui-ci.
RépondreSupprimerNon, effectivement. Celui-ci manque la coche pour pas grand chose... Et c'est peut-être moins qui pinaille car Electra a beaucoup aimé si je ne m'abuse...
SupprimerIl n'en manquait pas beaucoup, alors.
RépondreSupprimerExactement! Un peu plus de profondeur par-ci par-là et ça aurait pu être un coup de coeur.
SupprimerJe peux copier le commentaire de Kathel? ^_^
RépondreSupprimerA part ça, j'attends ton billet sur le Brink!!! ^_^
Et bien la biblio me semble une bonne option comme pour Kathel...
SupprimerEt la lecture du Brink me prend pas mal de temps. C'est assez psychologique comme le Gordimer. Rendez-vous le 7 mars...
P.s. j'ai emprunté le Schoeman aujourd'hui mais je ne sais pas si j'arriverai à être à l'heure pour le 14 février. Au moins il a rejoint ma table de nuit ;-)
En parlant de Brink, chui à la bourre ! Du coup on reporte la LC au 14/03 si ça te va !
SupprimerJ'adore cette maison (haha on s'en doute) mais je n'ai pas lu celui-ci, je le lirai c'est certain et j'espère que j'aimerais :)
RépondreSupprimerC'est un bel avis argumenté, merci de rejoindre le challenge ^^
Il mérite une lecture, sans problème. Peut-être que étant publié chez Gallmeister, je m'attendais à quelque chose de plus centré encore sur la nature et les chevaux et c'est au final la guerre et les combats rapprochés qui prennent le dessus...
SupprimerCurieuse de connaitre ton avis si tu te lances!
Je le lirai cette année je pense :)
SupprimerN'hésite pas à partager ton avis sur le groupe Facebook :)
Je viens de la lire, wahou! Pourtant, les chevaux, la guerre, ce n'était pas gagné pour moi comme thèmes ^_^
RépondreSupprimerAhhh, il faudra me dire quand tu publies ton billet, histoire que je ne le loupe pas. Deux années plus tard, je n'ai plus un très grand souvenir de ce roman, même s'il m'a laissé un bon souvenir. Je pense qu'un petit peu plus de profondeur sur certains passages m'aurait définitivement marquée.
SupprimerVoilà le billet. http://enlisantenvoyageant.blogspot.com/2018/07/la-quete-de-wynne.html
SupprimerA relire le tien, c'est vrai, l'utilité des chevaux est moins mise en valeur en dernière partie
En même temps, ça permet d'aborder d'autres thèmes mais bon, un coco ou deux de plus, ça ne m'aurait pas dérangée ;-)
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