Hôtel Baden-Baden de Brigitte Glaser
Rentrée Littéraire automne 2018
En 1952, l'Allemagne dirigée par Konrad Adenauer se relève petit à petit et essaye de retrouver une position sur l’échiquier politique international. Selon le nouveau chancelier, cela passe par un rapprochement avec le nouvel état d’Israël et une loi d'indemnisation des victimes juives de la Seconde Guerre mondiale. Cette dernière soulève cependant une forte opposition, en Allemagne et même parmi la population juive.
En 1952, l'Allemagne dirigée par Konrad Adenauer se relève petit à petit et essaye de retrouver une position sur l’échiquier politique international. Selon le nouveau chancelier, cela passe par un rapprochement avec le nouvel état d’Israël et une loi d'indemnisation des victimes juives de la Seconde Guerre mondiale. Cette dernière soulève cependant une forte opposition, en Allemagne et même parmi la population juive.
Rose vit dans un kibboutz depuis sa fuite d'Allemagne en 1938, où elle s'occupe de la laiterie. Avant la guerre, elle se rendait souvent avec sa famille au Bühlerhöhe, un hôtel de la Forêt Noire où le chancelier a justement décidé de passer ses vacances. Craignant un attentat qui ferait capoter toutes les négociations, le Mossad décide de recruter Rose et de l'envoyer en compagnie du charmeur Ari pour assurer la protection du chancelier et découvrir si un terroriste juif se cache parmi les résidents du village. Chasseurs, constructeurs d'armes et agents des services secrets, tous se sont donné rendez-vous dans la station de la Forêt Noire. Et ce n'est pas les secrets qui manquent...
Brigitte Glaser est apparemment l'auteure de nombreux romans policiers, mais j'avoue que jusqu'ici, je n'avais jamais entendu parler d'elle. Hôtel Baden-Baden est son premier roman traduit en français.
Le point fort de ce roman est sans conteste son contexte (arf, ne pas essayer de lire cette phrase trois fois de suite à voix haute). Pour moi, l'Allemagne d'après-guerre se limite en grande partie à la crise de Berlin et j'ai vraiment apprécié de plonger dans le contexte compliqué de cette loi d'indemnisation, du retour d'une partie de la population juive, de la maintenance de certains ex-nazis à des positions importantes de la société, de la culture de l'oubli et du désir d'avancer au détriment de la reconnaissance des victimes, etc. À travers un roman d'espionnage assez classique et parfois un peu simpliste, Brigitte Glaser touche à des dizaines de thèmes passionnants, qui ont soulevé plusieurs questionnements au fil de ma lecture. J'ai également aimé replonger dans la création de l'état d'Israël et en apprendre un peu sur la vie dans un kibboutz.
Mais Hôtel Baden-Baden souffre également de quelques faiblesses, et en particulier d'un personnage principale féminin vraiment barbant. Rose est une femme qui vient de la bonne société juive allemande, qui a vécu dans un kibboutz dans les années 40, en pleine confrontation avec les populations arabes, et qui est choisie par le Mossad pour une mission ayant trait à la protection du chancelier allemand... et pourtant, elle apparaît comme une vraie tarte (excusez-moi du terme), à croire qu'elle est l'invention d'un auteur masculin des années 50 complètement misogyne.
Les flashbacks qui entrecoupent le récit et dont Rose se réveille brusquement n'ayant pas remarqué qu'elle était plantée devant un escaliers depuis 10 minutes, n'arrangenet pas les choses (je croyais que les femmes pouvaient faire deux choses en même temps, marcher et réfléchir). Les autres personnages féminins ne m'ont pas d'avantage plu: Agnès fait encore plus peine à voir, Sophie est le stéréotype de la concierge qu'on déteste tous, etc. J'ai peine à croire qu'une femme ait pu créer ces personnages au XXIème siècle. J'ai donc progressé avec irritation pendant toute la première partie du roman, prise dans une intrigue qui tourne en rond (et oui, Rose se pose souvent les mêmes questions et doit répéter souvent les mêmes choses pour les intégrer) avant que le rythme s'accélère un peu et que je me fasse prendre par l'histoire et son dénouement.
Un contexte passionnant donc mais des personnages décevants qui ont un peu gâché ma lecture mais pas mon intérêt pour cette période historique... et pourquoi pas pour les autres romans de Brigitte Glaser...
1952, un hôtel dans la Forêt-Noire. Le chancelier allemand est menacé. Une jeune juive va le sauver.
Rose appartient aux services secrets israéliens. Elle a fui
l’Allemagne en 1938 et vit désormais dans un kibboutz. En 1951, son chef
l’envoie en mission dans un hôtel au cœur de la Forêt-Noire, à quelques
kilomètres de Baden-Baden, où elle doit déjouer un attentat prévu
contre le chancelier allemand Konrad Adenauer. En attendant Ari, autre
agent qui tarde à la rejoindre, Rose tente de discerner le terroriste
infiltré parmi les nombreux clients et membres de la délégation. Et
entre une autoritaire directrice d’hôtel au passé trouble, un professeur
d’université membre du Mossad, une femme de chambre qui écoute aux
portes, un ex agent double sous le Reich, un homme d’affaires sans
scrupule et un garde du corps à l’élégance suspecte, l’espionne devra
redoubler de vigilance. D’autant qu’elle aussi a des choses à cacher,
surtout à ce violoniste juif allemand arrivé sans prévenir qui fut
autrefois son grand amour…Un roman inspiré de faits réels, une palpitante intrigue d’espionnage, une fresque sur la réconciliation, une belle histoire d’amour et un inoubliable personnage féminin.
GLASER Brigitte, Bühlerhöhe, ed. Ullstein Buchverlage, 2016
Dommage, il me tentait bien. Merci pour ton avis.
RépondreSupprimerLe contexte du roman reste suffisamment intéressant pour tenter la découverte...
SupprimerMerci de parler d'un livre de littérature allemande contemporaine. J'entends bien les limites de l'ouvrage mais en effet, le contexte est intéressant!
RépondreSupprimerOui, le contexte m'a vraiment passionnée... au point de peut-être jouer en défaveur de ce roman qui est, au final, avant tout un roman d'espionnage. J'en attendais peut-être beaucoup plus.
Supprimer