La marche en forêt de Catherine Leroux
Pour ceux qui aiment: Une pièce montée de Blandine Le Callet
Avec ce premier roman, l'auteur québécoise Catherine Leroux nous fait découvrir le clan Brûlé, une de ces familles tentaculaires aux liens parfois soudés et parfois plus tendus. D'une aïeule amérindienne, assoiffée d'aventure, l'auteur tisse de multiples toiles vers sa descendance, sautant des années 1850, aux années 90 et jusqu'à nos jours, à la rencontre de plusieurs générations de Brûlé à des moments clés de leur vie.
Ce livre est une collection d'instantanés dans la vie des Brûlé. On découvre, au fil des pages, une galerie de personnages riche et attachante, entre Justine qui se remet d'une relation amoureuse destructrice en s'occupant d'un autiste, Emma, deuxième femme du patriarche de la famille, qui essaie de s'intégrer, non sans peine, dans ce clan, Luc qui ne croit plus ni à l'amour ni à la valeur des meubles qu'il façonne ou encore Pascal qui remet toujours à plus tard son coming out.
En multipliant les intrigues et en sautant d'un personnage et d'une époque à l'autre, l'auteur a opté pour une construction courageuse qui aurait pu devenir brouillonne mais qui s'avère au final réussie. Dans une interview lue ici, elle dit avoir voulu que le lecteur se sente «comme le nouveau chum ou la nouvelle blonde qui arrive dans la party de Noël d'une famille nombreuse» et c'est exactement ce que j'ai tout d'abord ressenti. La marche en forêt, c'est un peu comme d'écouter les commérages dans une réunion de famille. On prend, petit à petit, connaissance des grandes lignes, des événements majeurs de la vie d'une personne, sans toutefois connaitre tout son parcours ou la suite des événements. Du reste, le livre s'achève sans réelle conclusion à toutes les intrigues, comme si la vie continuait et faisait place à une nouvelle génération de Brûlé. Je vous rassure, un arbre généalogique est fourni et malgré les nombreux personnages, je ne me suis pas perdue et je retrouvais chaque intrigue avec plaisir, suivant le bon vouloir de l'auteur.
En multipliant les intrigues et en sautant d'un personnage et d'une époque à l'autre, l'auteur a opté pour une construction courageuse qui aurait pu devenir brouillonne mais qui s'avère au final réussie. Dans une interview lue ici, elle dit avoir voulu que le lecteur se sente «comme le nouveau chum ou la nouvelle blonde qui arrive dans la party de Noël d'une famille nombreuse» et c'est exactement ce que j'ai tout d'abord ressenti. La marche en forêt, c'est un peu comme d'écouter les commérages dans une réunion de famille. On prend, petit à petit, connaissance des grandes lignes, des événements majeurs de la vie d'une personne, sans toutefois connaitre tout son parcours ou la suite des événements. Du reste, le livre s'achève sans réelle conclusion à toutes les intrigues, comme si la vie continuait et faisait place à une nouvelle génération de Brûlé. Je vous rassure, un arbre généalogique est fourni et malgré les nombreux personnages, je ne me suis pas perdue et je retrouvais chaque intrigue avec plaisir, suivant le bon vouloir de l'auteur.
La saga familiale est un genre que j'affectionne particulièrement pour mes lectures d'été et La marche en forêt en est un très bon spécimen. La couleur locale, avec les quelques expressions québecoises, donne de plus un charme certain à ce roman. Le tout est léger et sympathique, même s'il ne me laissera probablement pas un souvenir impérissable. Un premier roman réussi, finaliste du Prix des libraires du Québec en 2012, qui est sorti cette semaine en librairie dans son édition pour la France.
La famille Brûlé vient de perdre Thérèse, femme adorée de Fernand, mère de Jacques, Luc, Normand et Françoise et grand-mère d une famille nombreuse et dissemblable. Les sentiments sont vifs, le clan, soudé, même s'il tangue parfois.
Une femme qui préfère la chasse aux berceuses, un homme qui trouve une seconde jeunesse grâce à des amours tardives, un autre dont les souvenirs s'évanouissent, un fils violent et sans remords refugié derrière un écran, une belle-fille qui se lie à l'autiste dont elle s occupe... Tout ce monde se retrouve à l'occasion des funérailles dans la grande maison, pleine de souvenirs et de secrets. Là où les liens se créent et se rompent, où les vies commencent et se terminent. Dans cette fresque passionnante dont l'harmonie se précise petit à petit, les destins individuels constituent les pièces vivantes de l'immense tableau qu est la famille.
Catherine Leroux est née en 1979 à Rosemère au Québec. Petite fille, elle a promis à sa grand-mère qu'elle écrirait des livres. Elle a été caissière, téléphoniste, barmaid, bibliothécaire. Elle a enseigné, fait la grève, vendu du chocolat, étudié la philosophie et nourri des moutons, puis elle est devenue journaliste avant, enfin, de tenir sa promesse.
Merci aux éditions Carnets Nord pour l'envoi de ce livre. C'est exactement le genre de lecture dont j'avais besoin pour ces dernières semaines estivales.
LEROUX Catherine, La marche en forêt, ed. Carnets nord, éditions Montparnasse, août 2012, 272p.
Au début, je me suis dit "chic, un livre nature", ah non, mais cela m'intéresse, cette histoire de famille canadienne!
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé "Une pièce montée". Je note celui-ci.
RépondreSupprimerIl faudra (un jour...) que je m'intéresse de plus près à la littérature québécoise que je ne connais pas du tout !
RépondreSupprimerTrès beau billet d'un roman à découvrir. Une nouvelle auteure québécoise au talent assuré.
RépondreSupprimer@Keisha: Alors ce n'est pas du nature writing mais les Brûlé affectionnent particulièrement la marche en forêt pour se remettre les idées au clair (d'où le titre). Du coup, il y a quelques belles descriptions de nature... Une histoire de famille sympa en tous cas!
RépondreSupprimer@Alex: Ce livre a la même légèreté que le roman de Le Callet, avec peut-être une construction moins suivie qui peut gêner. Curieuse de connaitre ton avis...
@Kathel: Je la connais très peu moi aussi. Sauf erreur, Karine organise un mois de septembre québecois, une bonne occasion peut-être. Et sinon, Allie m'a souvent fait envie avec ses lectures québecoises...
@Suzanne: Merci! Je lirai probablement son prochain livre. Curieuse de voir ce qu'elle peut nous offrir ensuite. C'est un bon premier roman mais il est vrai que le tout ressemble presque plus à une suite de petites nouvelles. Je me demande comment l'auteur se débrouille sur un roman avec une intrigue principale.
Merci pour ce billet, car je connais mal la littérature canadienne mais j'ai bien envie de la découvrir.
RépondreSupprimer@Lewerentz: Je connais moi aussi mal la littérature canadienne. Celui-ci est sympa, n'hésite pas!
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup le genre de la saga familiale, notamment chez les auteurs américains, et je ne connais que très peu la littérature québécoise, je note !
RépondreSupprimer@Céline: Ce livre devrait donc cocher toutes les cases...
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