Une vie plus une vie de Maurice Mimoun
Pour ceux qui aiment : Martin Winckler
Rania, Simon et Tom sont amis depuis l’enfance, mais leur amitié ambigue et l’équilibre trouvé dans leur relation peuvent-ils survivre à l’âge adulte? Rania, devenue chirurgienne, devra-t-elle faire un choix entre le lien très fort qui l’unit à Simon, brillant chercheur, et la réussite de Tom qui obtient tout ce qu’il désire ?
D’habitude, je regarde peu les bandeaux accompagnant la sortie d'un livre, mais là, j’avoue que la citation de Milan Kundera (qui remplace même le quatrième de couverture) et le statut de chirurgien plastique de l’auteur m’ont intriguée. Et c’est ainsi que ce livre a rejoint ma table de chevet.
Récit d’un trio amoureux plutôt classique, cette lecture m’a laissée, au final, indifférente. Ce n’est ni mauvais, ni excellent ; ni ennuyeux ni palpitant. Maurice Mimoun relate avec plus ou moins d’aisance cette histoire d’amitié qui se complique au fil des années. Cela se lit relativement bien mais s’oublie tout aussi rapidement. J’ai laissé passer quelques semaines avant de vous en parler pour essayer de mettre des mots plus précis sur mes impressions de lecture, mais force est de constater que je n’ai juste pas grand-chose à vous en dire. Même si la base de l’histoire et certaines réflexions sur la recherche de la vie éternelle, le rôle de la médecine ou l'amour sont intéressantes, cette lecture n’a pas réellement réussi à me chambouler ou même à m’interpeler. Peut-être que les personnages auraient mérités d’être plus construits ? On comprend au final mal leurs choix, leur relation ou leur parcours. Peut-être que l'intrigue aurait pu être plus linéaire et moins décousue? La plume de Maurice Mimoun ne m’a pas particulièrement plu non plus, même si ses phrases courtes "claquent" plutôt bien.
Les détails relatifs à la pratique de la médecine sont pour moi les éléments les plus intéressants, car on sent derrière les mots la passion de l’auteur pour son métier. Les quelques passages relatant des opérations ou la relation du médecin et de son patient semblent ainsi plus vivants que les aventures de nos trois héros. Malheureusement, la médecine sert ici d’arrière-plan à la vie des personnages et n’est au final pas (suffisamment) exploitée, alors que le thème central du triangle amoureux, si souvent traité avec panache et passion en littérature, apparait ici presque insipide.
Une rencontre en demi-teinte qui ne me laissera pas un souvenir
impérissable. De bonnes idées, quelques beaux passages mais un tout un
peu trop inégal. Les avis sur la blogosphère sont plutôt positifs donc je ne peux que vous encourager à tenter votre chance avec ce roman. Allez voir chez Claire, Marie-Claire ou Gwordia.
Il règne entre Rania, Simon et Tom, qui se connaissent depuis l'enfance, une étrange alchimie amoureuse. Devenue chirurgienne, Rania reste liée à Simon, brillant chercheur en cancérologie, mais c'est finalement Tom, homme d'affaires hypocondriaque, qu'elle épouse. Rania avait fait le serment de mourir à la place de Simon quand à l'adolescence il avait failli trépasser...
Le trio amoureux revisité, l'amour et l'éternité ne font plus qu'un, au-delà des souffrances, des plaisirs, des désirs et des sentiments étouffés.
Maurice Mimoun dirige le service de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique de l'hôpital de Saint Louis et le centre de traitement des brûlés, qui a ouvert en juin 2012. Il a publié aux éditions Albin Michel L'impossible limite, carnet d'un chirurgien (1996) et S'empêcher d'en faire trop (2004).
Je remercie les éditions Albin Michel pour l’envoi de ce livre.
MIMOUN Maurice, Une vie plus une vie, ed. Albin Michel, avril 2013, 208p.
J'aime bien Martin Winckler, mais pas tous.
RépondreSupprimerPour moi qui ai lu le livre il y a un bon moment, et qui donc a davantage de recul qu'au moment où j'ai écrit ma chronique, je suis assez d'accord au final ... sauf sur un point : ce n'est pas parce que Martin Winckler est lui aussi un médecin qu'on peut comparer les deux personnes.
RépondreSupprimerSi Martin Winckler a fait selon moi ses preuves en tant qu'auteur, Maurice Mimoun n'a publié qu'un seul roman et l'enthousiasme de Milan Kundera n'est pas un passeport éternel.
@Alex: Comme le dit Marie-Claire, les styles des deux auteurs sont assez différents. Mais dans les deux cas, la médecine sert d'arrière-plan à l'histoire. Peut-être que ce livre te plaira... A tenter! Quels livres de Winckler as-tu aimés?
RépondreSupprimer@Marie-Claire: La comparaison avec Winckler m'est venue pour deux raisons:
1) logique, deux médecins utilisant des éléments de leurs quotidiens comme toile de fond à de la fiction;
2) le même détachement ou l'impression de survoler le récit sans m'attacher à ce que je lis que j'ai ressenti à la lecture de ce roman et de Le Choeur des femmes.
C'est clair comparé à Mimoun, Winckler a fait ses preuves dans le domaine de la fiction, mais ni l'un ni l'autre ne m'ont vraiment convenu.
Et pour Kundera, je suis d'accord avec toi, ça ne suffira pas à vendre tous les futurs romans de l'auteur.
Bonjour Zarline, aurais-tu des liens pour le Printemps coréen que tu ne m'aurais pas donnés ? Bonne semaine.
RépondreSupprimerJe n'ai jamais lu cet auteur.. ce livre m'intéresse donc yapluka !
RépondreSupprimer@Coccinelle: Malheureusement non. J'avais prévu des lectures mais n'ai pas eu le temps de m'y mettre. Il m'aurait fallu "Une année coréenne" ;-) Peut-être l'année prochaine si tu relances ce challenge...
RépondreSupprimer@Clara: Sauf erreur, il a écrit deux ensembles de chroniques sur sa vie de chirurgien mais ce livre-ci est son premier roman. Curieuse de connaitre ton avis si tu te lances dans la lecture d'un de ses livres...
j'ai bien aimé ce roman lu en entier sans décrocher du livre
RépondreSupprimer@Anonyme: Contente de savoir que ce livre touche d'autres lecteurs. Je retenterai peut-être le coup et qui sait...
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