Italian Shoes (Les chaussures italiennes) d'Henning Mankell
Pour ceux qui aiment: Sable Mouvant d'Henning Mankell, dont ce livre semble un étrange prequel
A soixante-six ans, Fredrik Welin vit reclus depuis une décennie sur une île de la Baltique avec pour seule compagnie un chat et un chien et pour seules visites celles du facteur de l’archipel. Depuis qu’une tragique erreur a brisé sa carrière de chirurgien, il s’est isolé des hommes. Pour se prouver qu’il est encore en vie, il creuse un trou dans la glace et s’y immerge chaque matin. Au solstice d’hiver, cette routine est interrompue par l’intrusion d’Harriet, la femme qu’il a aimée et abandonnée quarante ans plus tôt. Fredrik ne le sait pas encore, mais sa vie vient juste de recommencer.
Suite à une faute professionnelle, Frederick Welin abandonne la chirurgie et se réfugie sur une île isolée du nord de la Suède. Avec pour seuls compagnons son chien et son chat âgés et les visites quotidiennes du facteur Jansson qu'il n'a même jamais invité à boire un café, les journées de Frederick se déroulent selon un rythme immuable que rien ne vient perturber.
Mais un jour d'hiver, une silhouette apparait sur la glace et malgré les années, Frederick reconnait très vite Harriet, la femme qu'il a abandonnée trente-cinq ans plus tôt.
Suite au décès d'Henning Mankell il y a maintenant tout juste un mois (le 5 octobre 2015), Cryssilda a lancé l'idée d'une lecture hommage à cet auteur. Ce roman trainant dans ma PAL depuis plusieurs années, j'ai sauté sur l'occasion d'enfin le découvrir.
J'aurais bien entendu voulu que cette lecture soit un coup de coeur, surtout que je me rappelle de billets élogieux dans l'ensemble à sa sortie. Malheureusement, sans que ce soit une déception, j'avoue m'être un peu ennuyée durant cette lecture.
Les chaussures italiennes est un roman d'ambiance, où nostalgie et regrets se mêlent au climat brumeux et froid de ce paysage scandinave. Si j'ai beaucoup aimé ce décor et l'atmosphère du roman, j'ai trouvé l'intrigue lente et pas franchement palpitante. Peut-être avais-je des attentes infondées vu le statut d'auteur policier de Mankell? Quoi qu'il en soit, je ne m'attendais pas à un rythme aussi trainant et à cette histoire qui manque à mon goût de fil rouge. J'ai eu l'impression que Mankell avait quelques thèmes passionnants en tête et qu'il a essayé de les broder autour de cette introspection d'un homme qui voit sa vie chamboulée. Les passages sur les chaussures italiennes, Caravaggio, l'accueil des ados paumés, etc. sont certes très réussis et intéressants mais ne m'ont pas vraiment semblé former un tout cohérent.
Dernier petit blocage enfin pour les personnages, complexes et bien construits mais assez déprimants et antipathiques. Frederick en particulier est typiquement le genre d'homme qui m'exaspère avec son petit côté Calimero et sa succession de mauvaises et lâches décisions. On est là dans un des thèmes du roman, mais je n'ai pas vraiment compris quel était le message final de l'auteur. Les autres personnages, tous porteurs d'une fêlure, d'une douleur différente, ne m'ont pas paru plus sympathiques ou attachants, faisant au final de ce roman une large galerie de personnages un peu plombante.
Je crois que je vais arrêter là avant que cet hommage devienne un gros dommage. Cette déception n'enlève bien sûr en rien mon respect pour cet auteur, mais ayant à présent lu deux de ses ouvrages (celui-ci et Le cerveau de Kennedy) qui ne m'ont pas complètement convaincue, je me dis que je devrais retourner aux basiques et enfin tenter sa série des Wallander.
Un roman introspectif un peu lent et mélancolique, qui n'a malheureusement pas résonné en moi. Malgré une belle écriture et quelques passages très inspirés, l'intrigue et les personnages ne m'ont tout simplement pas parlé.
A soixante-six ans, Fredrik Welin vit reclus depuis une décennie sur une île de la Baltique avec pour seule compagnie un chat et un chien et pour seules visites celles du facteur de l’archipel. Depuis qu’une tragique erreur a brisé sa carrière de chirurgien, il s’est isolé des hommes. Pour se prouver qu’il est encore en vie, il creuse un trou dans la glace et s’y immerge chaque matin. Au solstice d’hiver, cette routine est interrompue par l’intrusion d’Harriet, la femme qu’il a aimée et abandonnée quarante ans plus tôt. Fredrik ne le sait pas encore, mais sa vie vient juste de recommencer.
Le
temps de deux solstices d’hiver et d’un superbe solstice d’été, dans un
espace compris entre une maison, une île, une forêt, une caravane,
Mankell nous révèle une facette peu connue de son talent avec ce récit
sobre, intime, vibrant, sur les hommes et les femmes, la solitude et la
peur, l’amour et la rédemption.
Un film était apparemment en projet, avec Judi Dench et Anthony Hopkins dans les rôles principaux, mais cela n'a pas l'air de s'être concrétisé pour le moment. A suivre...
MANKELL Henning, Italian Shoes, ed. Vintage, 2010, 358p., traduit du suédois par Laurie Thompson
MANKELL Henning, Les chaussures italiennes, ed. Seuil, octobre 2009, 352p.
MANKELL Henning, Italienska Skor, ed. Leopard Förlag, 2006
Ah ben là c'est comme un billet qui m'est destiné ! J'avais noté aussi ce titre suite aux nombreux avis enthousiastes sans trop me pencher sur le sujet, confiante en gros, et surtout parce que ce roman était différent puisque sans Wallander et non-polar, et puis enfin parce que j'avais apprécié l'homme Mankell lors d'une de ses conférences, je le trouvais très intéressant, bref, en te lisant, je suis sûre que je vivrai ce livre un peu comme toi. "Roman d'ambiance, où nostalgie et regrets se mêlent au climat brumeux et froid de ce paysage scandinave" et "roman introspectif un peu lent et mélancolique", ce n'est clairement pas pour moi...
RépondreSupprimerJe suis un peu embêtée car en relisant quelques avis sur les blogs, je semble vraiment être un gros schtrumpf grognon sur ce coup-là. Je n'ai trouvé qu'un seul avis un peu mitigé chez Miss Alfie...
SupprimerC'est loin d'être mauvais hein, mais juste pas époustouflant et ça ne m'a pas emportée du tout en tant que fiction. Par contre, son récit intimiste Sable Mouvant, sur des thèmes au final assez similaires, pourrait d'avantage me toucher... A tenter peut-être.
Un roman que j'avais trouvé bien gris et triste.
RépondreSupprimerJe n'ai pas retrouvé ton billet mais je suis un peu rassurée de savoir que tu avais aussi ressenti ce côté un peu plombant...
SupprimerC'est le premier Mankell que j'ai lu et... je l'ai adoré ! Mais tu n'es pas la première à mettre des bémols, c'est normal et heureux après tout.
RépondreSupprimerJ'ai l'impression qu'en majorité, les avis étaient enthousiastes. Peut-être que j'ai besoin de lectures plus légères en ce moment. Là je suis plongée en Afrique, avec une histoire très glauque aussi et je me dis que ce n'est pas vraiment ce dont j'ai envie.
Supprimerj'ai lu il y a quelques années son Guerrier solitaire, et j'avais été à la limite de l'ennui...je voulais découvrir cette histoire de chaussures, mais là, honnêtement, pas tellement envie :)
RépondreSupprimerSérieux? En plus, si je ne m'abuse, le Guerrier solitaire est plus côté polar et donc s'y ennuyer...
SupprimerPour le coup, Les chaussures italiennes est probablement complètement différent. On est dans un tout autre registre où l'"ennui", enfin au moins l'introspection un peu lente fait partie du jeu...
Dommage, ce roman est un vrai coup de coeur pour moi...
RépondreSupprimerMême réponse que pour Anne. Une question de timing?
SupprimerJe n'ai pas pu participer à cette LC parce que j'étais en plein déménagement, mais je comptais relire effectivement ce roman qui m'avait beaucoup marqué à sa première lecture !
RépondreSupprimerAlors là, je ne risque pas de le relire ;-) Mais je laisse la porte ouverte à Mankell.
SupprimerRha j'ai ce livre dans ma PAL, comme toi j'avais vu les nombreux avis enthousiastes. Mais quelque chose me retient, de l'ordre de ce que tu décris. Franchement, je ne sais pas comment je vais l'aborder ce livre.
RépondreSupprimerClairement, attends le bon moment! Il faut avoir envie d'un rythme un peu plus lent, de cette atmosphère un peu nostalgique. Tu n'as pas une retraite perdue dans la forêt prévue pour cet hiver par hasard?
SupprimerC'est dommage que ce roman ait été une déception pour toi mais c'est normal que l'on n'aime pas tout dans un auteur; il ne peut être toujours au même niveau! Oui, tu devrais tenter les Wallander.
RépondreSupprimerC'est clair, surtout que Mankell s'est essayé à des genres quand même assez différents. J'ai bon espoir avec les Wallander!
SupprimerC'est le seul roman de l'auteur que j'ai vraiment aimé.
RépondreSupprimerAïe! Et tu en as lu beaucoup d'autres? Les Wallander?
SupprimerLe cerveau de Kennedy est pour moi, raté, mais Les chaussures italiennes est formidable, c'est dommage que tu ne sois pas entrée dedans... Il et reste Tea-Bag qui est très bien aussi et comme tu le dis, la série des Wallander
RépondreSupprimerLe cerveau de Kennedy, j'avais aimé la thématique mais je l'avais trouvé un peu inabouti. Là, j'ai juste trouvé beaucoup trop languissant. Prochaine étape, les Wallander je crois, histoire d'au moins découvrir cet inspecteur phare.
SupprimerC'est un de mes préférés de Mankell. Un grand livre, selon moi.
RépondreSupprimerJe t'avoue que je suis presque déçue d'être passée à côté. Mais voilà, ça arrive ;-(
SupprimerBonsoir Zarline, tu n'es pas la seule à avoir été déçue par Les chaussures italiennes. Moi par exemple, je n'ai pas été intéressée par l'histoire. Pareil pour le Cerveau de Kennedy. Je préfère la série des Wallander (je les ai pratiquement tous lus). Et sinon, sans Wallander, j'ai énormément aimé Profondeurs. Bonne soirée.
RépondreSupprimerMerci beaucoup Dasola, ton commentaire me rassure un peu. Aurais-je choisi les deux Mankell qui ne me conviennent au final pas sur toute son oeuvre??? Je me rappelle des avis plutôt positifs aussi sur Profondeurs. Je le garde sous le coude au cas où...
SupprimerJe n'ai jamais lu de livres de cet auteur, et celui-ci m'avait été particulièrement recommandé... On verra bien !
RépondreSupprimerJe ne sais pas que te dire. J'ai l'impression que ce roman n'est pas complètement représentatif de l'oeuvre de l'auteur, qu'il peut plaire à une autre catégorie de lecteurs. Pour ma part, je compte bien à présent découvrir Mankell pour son oeuvre la plus connue, la série des Wallander.
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