Le contrat Salinger d'Adam Langer
Rentrée littéraire 2015
Pour ceux qui aiment: Les films de Woody Allen ou La vérité sur l'affaire Harry Quebert de Joël Dicker
Il y a quelques années, Adam Langer avait fait la connaissance de Conner Joyce lors d'une interview. A cette époque, tous deux avaient une carrière au beau fixe: Adam travaillait pour un magazine littéraire new-yorkais et enchainait les portraits des écrivains stars, alors que Conner était un des auteurs de polars les plus en vue du moment.
Aujourd'hui, alors que les deux hommes se retrouvent dans une petite librairie de l'Indiana, tout a changé. La carrière d'Adam n'a jamais décollé suite à la publication de son premier roman et les dédicaces de Conner sont loin d'attirer les foules. Mais la vie de ces deux hommes va vite être bouleversée par une proposition étrange: un mystérieux collectionneur demande à Conner Joyce de lui écrire un livre dont il sera le seul lecteur et dont l'existence devra demeurer complètement secrète.
En se confiant au fil des semaines à Adam, Conner va l'embarquer dans un tourbillon littéraire dont aucun ne sortira complètement indemne.
J'avais été emballée par le roman précédant d'Adam Langer, Les Voleurs de Manhattan, que j'avais trouvé ingénieux et tout simplement jouissif. J'étais donc impatiente de retrouver l'auteur avec Le contrat Salinger. Et il faut le dire tout de suite, je n'ai pas été déçue car l'auteur reprend ici plus ou moins la même recette: du suspense, plein de références à la littérature, une critique acerbe mais qui reste relativement bonne enfant du milieu de l'édition américain et des personnages attachants et proches de vous et moi.
Le thème des fausses vérités est lui aussi à nouveau très présent, avec ici une limite très confuse entre la fiction et la réalité, à commencer par la propre mise en scène de l'auteur. Le contrat Salinger trouble les frontières et présente une jolie réflexion sur comment un livre peut influencer ses lecteurs, aux dépends et parfois même au grand désespoir de l'auteur (pensez à L'Attrape-coeurs de Salinger justement).
Bref, vous l'aurez compris, j'ai à nouveau passé un bon moment avec Adam Langer, bien que j'aie préféré l'intrigue plus crédible de Les Voleurs de Manhattan. En effet, la fin de ce Contrat Salinger part un peu dans tous les sens et les personnages sont parfois un peu trop caricaturaux à mon goût. Cependant, la crédibilité n'est probablement pas l'objectif premier de l'auteur avec ce roman qui reste avant tout un drôle d'hommage à la littérature et un joli pied de nez à ses acteurs.
Un auteur original à ne pas rater. Tout amoureux des livres ne peut qu'être séduit par cette plongée dans les coulisses du milieu et par cette réflexion sur le pouvoir de la fiction sur la réalité.
Journaliste sur le retour, Adam Langer s’ennuie loin de New York. Jusqu’à ce que sa route croise celle d’une vieille connaissance, Conner Joyce – auteur de thrillers à succès sur le retour –, venu à Bloomington, Indiana, pour assurer péniblement la promotion de son dernier roman. Bientôt, Conner révèle à Adam qu’il a reçu une offre des plus étonnantes : celle d’un certain Dexter Dunford (« Dex »), homme d’affaires richissime flanqué d’un inquiétant garde du corps, qui lui propose d’écrire un roman rien que pour lui, moyennant une rétribution considérable. Où est le piège ? (...).
Thriller psychologique d’une facture tout à fait unique, Le Contrat Salinger, qui brosse au passage un portrait au vitriol du paysage littéraire contemporain, est à la fois une formidable réflexion sur la façon dont la réalité et la fiction peuvent s’alimenter jusqu’à la dévoration, et une construction palpitante faite de rebondissements ingénieux et de révélations en cascade – un roman gigogne au goût de vertige qui tiendra son lecteur en haleine jusqu’à la toute dernière page.
Lu grâce à Netgalley. Merci aux éditions Super 8!
Lu grâce à Netgalley. Merci aux éditions Super 8!
LANGER Adam, Le contrat de Salinger, ed. Super 8, août 2015, 311p., traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Emilie Didier
LANGER Adam, The Salinger Contract, ed. Open Road Media, septembre 2013, 280p.
Un peu léger parfois et caricatural mais sympathique
RépondreSupprimerOui, un bon moment de lecture. Après lecture de ton billet, je pense avoir été un chouia plus séduite que toi quand même ;-)
SupprimerJ'avais bien aimé Les voleurs de Manhattan, quoiqu'il m'ait laissé un souvenir des plus volatiles... ;-)
RépondreSupprimerJe t'avoue qu'en relisant mon billet sur Les voleurs de Manhattan, il y a plein d'éléments de l'intrigue que j'avais complètement zappés de ma mémoire. Pareil pour ce nouveau roman, je ne pense pas que l'intrigue restera indélébile mais cela reste un bon moment de lecture.
SupprimerEcoute, je suis partante si je le vois, car j'avais aimé le premier!
RépondreSupprimerOn est exactement dans la même veine que le roman précédant, donc n'hésite pas...
SupprimerDéjà repéré je ne sais plus où, mais le billet était également élogieux
RépondreSupprimerIl pourrait te plaire je pense (petit côté policier et humour cynique qui te correspond assez si je ne m'abuse)
SupprimerAh mince, Regression me tentait. Quant à Crimson Peak, un élève m'a demandé s'il pouvait l'inclure pour le bac dans son dossier gothique, j'ai approuvé sans modération.
RépondreSupprimereuh... couac de commentaire? ;-)
SupprimerBon,apparemment c'est quand même pas l'incontournable (moi il me faut au moins ça en ce moment pour que je dévie de ma PAL immédiate. ;-) ) même si sympathique. D'ailleurs j'avais noté Les voleurs de Manhattan à l'époque, je vais peut-être commencé par celui-là plutôt.
RépondreSupprimerPetite préférence pour Les voleurs de Manhattan, alors oui, n'hésite pas à commencer par celui-là en premier.
SupprimerIl m'attend dans ma PAL, chic !
RépondreSupprimerCurieuse de connaitre ton avis donc. A priori, un bon moment de lecture en perspective ;-)
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