Le restaurant de l'amour retrouvé de Ito Ogawa


Plaquée du jour au lendemain par son fiancé, Rinko, brisée au point d'en perdre sa voix, est contrainte de retourner vivre avec sa mère dans un village perdu des montagnes japonaises. Malgré des relations tendues, un accord est trouvé entre les deux femmes: Rinko peut s'installer dans sa chambre d'enfant contre loyer et elle pourra même transformer l'annexe de la maison en petit restaurant. En échange, elle devra s'occuper d'Hermès, un énorme cochon adopté par sa mère.
Pour oublier son chagrin d'amour, Rinko se lance à corps et coeur perdu dans son projet de restaurant. Ce dernier, nommé l'Escargot, n'est pas un restaurant ordinaire. Chaque soir, Rinko cuisine pour une seule table et adapte son menu aux désirs et aux vœux de ses clients avec des résultats parfois surprenants.

J'aime beaucoup le concept du Blogoclub car il me force à sortir de mes habitudes de lecture et à découvrir de nouvelles choses. Pour le coup, je n'aurais jamais ouvert le premier roman de l'auteure japonaise Ito Ogawa de moi-même. Le côté contemplatif et poétique de la littérature japonaise donne de l'urticaire à l'hyper-active que je suis et la cuisine est le royaume de mon mari. Même si j'adore manger, je n'ai tout simplement pas la patience d'attendre que les plats mijotent et une fois sur deux, je laisse tout brûler car je suis déjà passée à une autre activité. Une vraie catastrophe! Bref, tout ça pour dire qu'entre ce roman et moi, c'était mal parti...mais je m'y suis mise l'esprit ouvert tout de même.

Malheureusement, le miracle n'a pas opéré. Je n'ai tout simplement pas trouvé d'intérêt à cette lecture, que j'ai finalement lue en diagonale. Je suis probablement trop terre à terre car j'ai dès le début tiqué sur le manque de détails et de réactions sur le départ du fiancé ou sur la perte de la voix, qu'on est sensé accepter comme une profession de foi (et moi, je suis plutôt Thomas Le Septique, qui questionne tout et qui veut comprendre). Le reste m'est apparu comme une liste de courses longue de 200 pages avec des plats dont les noms ne m'évoquent rien du tout voir du dégoût pour certains. J'ai trouvé le message feel good - 'profiter de la vie et rependre l'amour autour de soi' - trop niais et enfantin. J'ai été un peu surprise par le sort d'Hermès et certains passages assez crus, par certains côtés plus intéressants, mais qui arrivent un peu comme des cheveux (pour ne pas dire autre chose) sur la soupe. J'ai au moins partagé l'ode au slow food à la japonaise et à la cuisine locale et faite maison et c'est déjà pas si mal.

Rencontre loupée donc avec ce roman qui n'était tout simplement pas fait pour moi mais qui pourrait enchanter un lecteur fan de Japon et de cuisine à la recherche de légèreté. Pour ma part, je ne désespère pas d'accrocher un jour à la littérature japonaise. Oserez-vous encore me recommander un titre après ce billet? 😅

Une jeune femme de vingt-cinq ans perd la voix à la suite d'un chagrin d'amour, revient malgré elle chez sa mère, figure fantasque vivant avec un cochon apprivoisé, et découvre ses dons insoupçonnés dans l'art de rendre les gens heureux en cuisinant pour eux des plats médités et préparés comme une prière. Rinco cueille des grenades juchée sur un arbre, visite un champ de navets enfouis sous la neige, et invente pour ses convives des plats uniques qui se préparent et se dégustent dans la lenteur en réveillant leurs émotions enfouies. Un livre lumineux sur le partage et le don, à savourer comme la cuisine de la jeune Rinco, dont l'épice secrète est l'amour.

Blogoclub du 1 mars: retrouvez les autres billets ici

Popsugar Challenge N°29: Un livre avec "love/amour" dans le titre

OGAWA Ito, Le restaurant de l'amour retrouvé, Editions Philippe Picquier, 224p, traduit du japonais pas Myriam Dartois-Ako

Commentaires

  1. Non mais en vrai, la littérature japonaise est une vraie mine d'or hein. Surtout, ne va pas croire que ce petit roman fade en est un bon exemple ;)

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    1. Si tu as des titres à me conseiller, n'hésite pas. Quelque chose de pas trop lent et poétique ;-)

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  2. Ce roman ne me disait rien au départ... Sinon tu as plein d'autres auteurs, ne renonce pas.

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    1. Oui, je pense que ce roman est vraiment dispensable. Je suis vraiment étonnée de toutes les bonnes critiques qu'il reçoit. Et qu'on en ait tiré un film... Un mystère!

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  3. J'aime beaucoup la littérature japonaise, et je n'ai pourtant pas accroché à ce roman, commencé (pas pour le blogoclub) et pas fini... C'est un peu mou, non ? ;-)

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    1. Seulement UN PEU mou? ;-) Pareil que pour Lili, si tu as des titres à me conseiller. Je sais que j'ai Silence de Shusaku Endo bien au fond dans ma PAL...?

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    2. J'aime beaucoup Haruki Murakami (Kafka sur le rivage, Les amants de Spoutnik) et aussi Yoko Ogawa (Cristallisation secrète, La formule préférée du professeur). J'ai découvert et aimé aussi Medoruma Shun (L'âme de KOtaro contemplait la mer) Hiromi Kawakami (La brocante Nakano), Akira Yoshimura (Naufrages) Voilà, j'espère que tu y trouveras ton compte ! ;-)

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  4. Aaah je suis ultra fan de la littérature japonaise (bien qu'évidemment, tout n'est pas forcément bon ou susceptible de me parler disons) mais ce roman ne m'a jamais attirée. Bon, il faut dire que le titre qui évoquait tout de suite la veine des romans feel good m'a éloignée d'office et j'ai bien l'impression que j'ai bien fait d'écouter mes intuitions.:-)

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    1. Ce n'est pas moi qui vais te contredire. Il y a des airs de feelgood en effet et tout à coup des choses très crues. C'est vraiment étrange comme roman.

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  5. déception pour moi-aussi, ce roman était dans ma PAL depuis longtemps... cal m'aura permis de faire de la place :-)

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    1. Et moi, ça fait des années que j'essaie de me mettre à la littérature japonaise. Du coup, mission accomplie même si ce livre ne m'a pas vraiment donné envie de poursuivre. Il me faudra un autre blogoclub pour m'y remettre ;-)

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  6. Dommage que la rencontre n'ai pas eu lieu. Mon roman préféré de littérature japonaise est Kafka sur le rivage. J'espère qu'il croisera ta route et que tu aimeras.

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    1. Kafka sur le rivage, un grand classique. La thématique ne m'attire pas plus que ça mais j'ai au moins l'impression que c'est un peu plus solide que celui-ci. A voir donc...

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  7. Réponses
    1. Peut-être qu'il s'agit juste de le lire au bon moment...

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  8. Déception pour moi aussi avec ce roman trop fade à mon goût...

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    1. Au niveau du Blogoclub, je crois que nous avons été plutôt déçues dans l'ensemble.

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  9. Je suis d'accord avec toi car ce roman est clairement trop "feel-good" pour moi. Mais je le savais d'avance et je l'ai pris comme tel et finalement, j'ai passé un bon moment de détente. Et comme toi, je suis contente que le Blogoclub me donne l'occasion de lire des romans que je n'aurais jamais choisis par moi-même.
    Et je suis ravie de découvrir quelqu'un qui soit comme moi face à la cuisine. J'adore aussi manger et je déteste cuisiner : d'où les plats brûlés et les casseroles à récurer ensuite ! Bref, vive la littérature !

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    1. Je m'attendais aussi à du feel-good mais là j'ai trouvé ça vraiment vide. Je pensais qu'il y aurait quand même un peu plus de substance que quelques recettes cuisinées. M'enfin!
      Et pour la cuisine, ha ha ha, heureuse de savoir que je ne suis pas la seule. La phrase que je déteste le plus "faire mijoter à petit feu". N'ayant aucune patience, je mets toujours les plaques au max pour que ça aille plus vite, avec des résultats variables ;-)

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  10. Bon ben... tu as tout dit. au suivant ! ;-)

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  11. J'ai entendu tellement de bien de ce roman qu'un avis contraire, ça fait du bien.
    Et j'ai quand même encore envie de le découvrir ! :)

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    1. Tant mieux si tu as encore envie de le découvrir... J'avais aussi lu beaucoup d'avis positifs, mais pour le coup, dans le cadre du Blogoclub, nous avons principalement été déçus. Curieuse de connaitre ton avis du coup.

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