Là où la terre est rouge de Thomas Dietrich
Pour ceux qui aiment: Le dernier roi d'Ecosse de Giles Foden
Icare est un jeune homme paumé et égocentrique, qui cultive sa nonchalance et son dilettantisme dans les rues de Paris au lieu de penser à son avenir. Un jour, il rencontre par hasard Anténor, un militaire de la République de Tshipopo en formation en France. Sous l'aile de ce dernier, Icare plonge avec passion à la découverte de la diaspora de ce petit état africain. Et quand Anténor se voit proposer un poste dans le nouveau gouvernement de Tshipopo, Icare n'hésite pas un instant à suivre son mentor; afin d'enfin prendre son envol?
Là où la terre est rouge est un excellent premier roman d'un jeune auteur de 23 ans, Thomas Dietrich. Mélange de tragédie grecque et de récit initiatique, Là où la terre est rouge conte l'ascension rapide d'Icare et sa chute inévitable. Car en s'approchant trop du pouvoir et de la puissance offerte par le régime du général Hélios, il ne pourra empêcher ses ailes de brûler.
Vous l'aurez compris, tout en peignant le tableau très réaliste d'une "république" africaine, Thomas Dietrich s'amuse à peupler son roman d'une sage Alceste, d'un puissant Protée, d'un ambitieux Phaeton et d'une intrigante Circé qui vous feront, sans aucun doute, réviser votre mythologie grecque. Je me suis beaucoup amusée à, à la fois, comparer les personnages du roman à leur équivalent mythologique, mais aussi à rapprocher les événements de Tshipopo à l'histoire récente de plusieurs états africains, péjorativement décrits comme la Françafrique. Des terres à l'atmosphère enivrante mais prises en étau par une série de régimes cleptomanes et d'intérêts internationaux.
Le livre alterne entre le récit à la 3ème personne relatant le parcours d'Icare et les confessions personnelles du jeune homme. J'ai particulièrement aimé ces dernières, écrites d'une très belle plume, poétique et inspirée; des passages qui contrastent avec le style plus sec et factuel, mais non moins très bien maîtrisé du reste du roman. Ces confessions nous font également découvrir un Icare grandi, loin du personnage égoïste et antipathique du début du roman. On termine ainsi le roman en se disant qu'il faut parfois passer par une série d'épreuves et commettre une montagne d'erreurs avant d'enfin devenir la personne que l'on souhaitait être.
Un excellent premier roman, maitrisé et bien mené, mélangeant les mythes et des références plus que réalistes à la politique africaine. Une très belle découverte!
Alors qu’il vient d’abandonner ses études,
Icare se voit propulsé, par une étrange rencontre, conseiller politique
d’un État africain. Initié à l’art des élections truquées, des coups
d’État réussis et des rébellions à mater, il découvre en même temps
l’amour et l’ivresse du pouvoir, qui tous deux peuvent porter aux nues
comme en enfer.
Mêlant confession, épopée et mythe, ce premier
roman savoureux conte les mésaventures d’un jeune opportuniste sans foi
ni loi dans le contexte bien réel d’un continent dont Thomas Dietrich,
vingt-trois ans, a une étonnante connaissance.
Lu dans le cadre de l'opération Masse critique; merci à Babelio et aux éditions Albin Michel.
DIETRICH Thomas, Là où la terre est rouge, ed. Albin Michel, janvier 2014, 270 p.
Oooh je note ! Je ne m'en sors plus avec mes LAL et PAL mais ton billet est très convaincant !
RépondreSupprimerFranchement, un très bon premier roman. Je suis étonnée qu'on n'en parle pas davantage...
SupprimerIl a l'air pas mal !
RépondreSupprimerPareil que pour A Girl. Bien sûr, il y a quelques petites défauts, des personnages moins crédibles que d'autres mais je trouve l'ensemble vraiment prometteur et je garderai sans aucun doute l'auteur à l'oeil.
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