The Luminaries (Les Luminaires) d'Eleanor Catton

Pour ceux qui aiment: Le Maître des illusions de Donna Tartt

Un soir de 1866, une étrange assemblée de douze hommes se tient dans le salon du Crown Hotel. Walter Moody, débarqué le matin même dans la petite ville d'Hokitika, sur la côte ouest de la Nouvelle Zélande, fait soudainement irruption dans la pièce, s'attirant des regards pleins de méfiance. Il faut dire que la communauté de chercheurs d'or d'Hokitika a été le théâtre d'événements plus qu'étranges ces derniers jours, entre la mort du solitaire Crosbie Wells, la tentative de suicide de la prostituée Anna Wetherell et la disparition du prospecteur à succès Emery Staines. 

Trois mystères autour desquels se construit toute l'intrigue de The Luminaries au fil de ses 832 pages. Un vrai pavé donc, qui m'a malheureusement laissée sur ma faim. Je me suis trainée tout au long de ce livre, sans jamais vraiment trouver d'intérêt à cette intrigue qui tourne en rond. Toute la première partie, qui correspond au récit de l'assemblée du Crown Hotel m'a paru tirer en longueur. Une simple rencontre entre deux personnages, racontée par un participant de la réunion secrète, prend plusieurs dizaines de pages, sans apporter d'éléments déterminants pour l'intrigue. 

La deuxième partie s'accélère un peu, avec des chapitres de plus en plus courts, compensés par des têtes de chapitres de plus en plus explicites. Malheureusement, Eleanor Catton avait déjà perdu toute mon attention dans les 300 premières pages et les flashbacks de 1865 ne m'ont pas apporté suffisamment de rebondissements pour raviver mon intérêt au fil des 500 pages suivantes. Pire, malgré les 832 pages, de nombreux éléments de l'intrigue restent inexpliqués ou floues, ou alors simplement inutiles. 

Non vraiment, je n'ai pas trouvé mon compte dans ce roman, ni dans le style, bon mais sans être exceptionnel, ni dans les personnages, intéressants mais pas inoubliables, ni dans la construction, originale mais au final plutôt inutile. Mon absence d'intérêt pour l'astrologie explique peut-être mon manque d'éblouissement pour la construction de The Luminaries, que j'ai trouvée au final ennuyante et beaucoup trop répétitive. 

Si ce n'est l'ambiance de la ruée vers l'or en Nouvelles Zélande dans des petites villes où cohabitent aristocrates et crève-la-faim, prostituées, maoris et chinois, tous en quête du fameux métal, je ne retiendrai pas grand-chose de cette lecture et ne comprend pas vraiment comment il a obtenu le Booker Prize.

Une vraie déception pour un roman que j'ai trainé pendant presque quatre mois sans y trouver de plaisir. 

It is 1866, and Walter Moody has come to make his fortune upon the New Zealand goldfields. On arrival, he stumbles across a tense gathering of twelve local men, who have met in secret to discuss a series of unsolved crimes. A wealthy man has vanished, a whore has tried to end her life, and an enormous fortune has been discovered in the home of a luckless drunk. Moody is soon drawn into the mystery: a network of fates and fortunes that is as complex and exquisitely patterned as the night sky.

From the author of the award-winning global phenomenon The Rehearsal comes a breathtaking feat of storytelling where everything is connected but nothing is as it seems. 

Lecture commune avec Valérie, qui m'a annoncé avoir abandonné autour de la page 200. Je dois dire que j'ai longtemps hésité à persévérer suite à son email (et j'aurais mieux fait de suivre son exemple). Pleins d'avis positifs par contre sur Babelio; ne vous arrêtez pas à mon avis!

CATTON Eleanor, The Luminaries, ed. Granta, août 2013, 832p. 
CATTON Eleanor, Les Luminaires, ed. Buchet Chastel, décembre 2014, 960p. traduit de l'anglais (Nouvelle-Zélande) par Erika Abrams

Commentaires

  1. oh oh je commence à avoir peur, il est dans la PAL...

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    1. Je suis du coup très curieuse de connaitre ton avis. Les avis sont généralement très positifs... Mon conseil toutefois serait: "si tu n'accroches pas les 200 premières pages, n'espère pas un rebondissement par la suite".

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  2. Je suis allée voir sur babelio. En effet. Le mot astrologie m'aurait déjà fait fuir!

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    1. L'astrologie intervient plutôt dans la construction que dans l'intrigue elle-même. En gros, si j'ai bien compris, l'auteur a créé le thème astral de chaque personnage et cela influence ses réactions. Perso, j'ai à peine regardé les schémas en début de chaque chapitre, vu que je n'y comprenais rien et que je n'ai aucun intérêt pour la chose. Mais on peut probablement admirer la recherche derrière la construction du livre...

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  3. Mince ! Réservé à la bibli, je te dirai ce que j'en ai pensé...

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    1. Ah oui, volontiers! Je me sens un peu seule sur ce coup pour le moment ;-)

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  4. Je n'étais pas tentée plus que ça, le mot pavé me fait déjà un peu peur... et ton avis confirme que malgré une réputation flatteuse, il n'est pas si génial.

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    1. J'aime généralement les pavés mais là je me suis vraiment trainée. Il a, je suppose, un côté "génial", dans le sens construction astucieuse, voire presque mathématique. Mais la forme ne suffit pas et pour le fond, l'auteur tourne à mes yeux vraiment en rond.

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  5. Oh oui tout le monde en parle.. et la NZ.... dommage !
    Mais comme j'aime les gros pavés, qui sait ....
    Merci en tout cas. Moi je viens de finir Le complexe d'Eden Bellwether et pareille, déception....

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    1. Le contexte néo-zélandais de la ruée vers l'or est clairement l'aspect qui m'a le plus plu dans le livre. Pour le reste...
      Si tu es tentée, n'hésite pas, je suis clairement du côté des schtrumpfs grognons sur ce coup-là.
      Et zut pour le Benjamin Wood, il m'attirait bien...

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    2. j'adore le schtroumpf grognon !! X'D
      Oui la NZ... donc je la garde sous le coude ...
      pour le Benjamin Wood, ben je suis aussi une schtroumpfette grognon ... d'autres ont beaucoup aimé ;-)

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    3. ;-)
      A voir donc pour le Benjamin Wood; mais comme je ne manque pas de lectures en ce moment...

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  6. Il est sur ma liseuse, je l'ai commencé plusieurs fois et chaque fois j'ai calé, je n'arrive pas à m'y intéressé

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    1. Tu me rassures un peu Dominique. A priori, je dirais qu'il ne sert à rien de persévérer car presque tout est dit dans les 50 premières pages. La suite n'est que détails distillés au compte-goutte pendant 800 autres pages. Pffff!

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  7. Un roman qui se passe en NZ m'aurait vraiment tentée, mais tout ce qui tourne autour de l'astrologie ou le genre de roman à la Dan Brown me fait fuir. Ton billet me sauve d'une déception ! Merci !

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    1. L'ambiance 19ème en Nouvelle-Zélande est bien décrite. Mais pour ma part, ça ne suffisait pas à me faire tenir au fil des 800 pages. Par contre, on est très très loin de Dan Brown. On n'est pas du tout dans une intrigue fantastique ou grand mystère de l'histoire, même si quelques éléments interviennent ici et là.

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  8. 4 mois de lecture ? Quelle épopée livresque.

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    1. Je ne te le fais pas dire. Heureusement, j'ai utilisé les vacances de fin d'année pour enfin arriver au bout, en survolant quelque peu les dernières pages, je l'avoue.

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  9. J'avais voulu lire "La répétition" mais pas dépassé le premier chapitre; je n'aimais pas du tout le style :-(

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    1. J'ai trouvé le style de Catton agréable, sans plus. C'est plutôt le rythme de l'intrigue qui m'a ennuyée. Mais du coup, je risque d'attendre un petit moment avant de retenter l'aventure avec cette auteure... Dommage!

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  10. Je viens de trouver un avis
    https://profplatypus.wordpress.com/2015/02/24/les-luminaires-deleanor-catton/

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    1. Merci beaucoup Keisha pour ce lien, je me sens du coup un peu moins seule. Le billet de Prof. Platypus décrit exactement mon ressenti... Pourquoi s'enfermer dans une structure si complexe, si cela doit se faire au détriment du plaisir de lecture?

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  11. Personnellement, j'en suis à la page 74 et je ne pense pas aller plus loin. Chapeau de l'avoir terminé.

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  12. Si vous n'avez pas accroché à la page 74, il n'y a rien d'autre à attendre des centaines de pages suivantes. Si je peux vous économiser du temps et de l'énergie, c'est avec plaisir ;-)

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