The End of Poverty par Jeffrey Sachs


NOTE: 6/10

Jeffrey Sachs est un économiste reconnu, Directeur de l'Earth Institute de l'Université de Columbia, conseiller de Kofi Annan sur les questions de développement et un des initiateurs des Millenium Development Goals. Il a également conseillé les gouvernements de plusieurs économies en transition, auprès desquels il prônait une « shock therapy » pour endiguer l’inflation galopante et libéraliser le marché. Il a été élu plusieurs fois parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde par le Times Magazine.
J’ai lu The End of Poverty il y a déjà quelques temps, après avoir suivi une conférence de Jeffrey Sachs sur la possibilité d’une Révolution verte en Afrique. Son ton et son énergie, inhabituels dans ce genre de conférence, m’avaient plu et j’avais finalement décidé de lever mes réticences pour son livre. Il faut dire qu’après avoir vu la moitié des stars d’Hollywood se balader avec The End of Poverty sous le bras durant le concert Live Aid, et SURTOUT à cause de la préface de Bono (un économiste reconnu, comme tout le monde le sait) j’avais émis de profonds doutes sur le sérieux de ce livre.
Quand est-il donc ??? The End of Poverty décrit le plan de Jeffrey Sachs pour éradiquer l'extrême pauvreté (personnes vivant avec moins d'1$ par jour) d'ici à 2025. Au fil des chapitres, l'auteur nous explique que les pays les moins développés sont bloqués dans une trappe à la pauvreté et qu'il suffirait d'augmenter l'aide au développement pour qu'ils atteignent le premier échelon de ce qu'il appelle "l'échelle du développement économique". Pour ce faire, il recommande donc, entre autres, que les états respectent leur engagement à fournir 0,7% de leur PNB à l'aide au développement. Jeffrey Sachs fait également le point sur les désavantages géographiques et climatiques des pays les moins développés ainsi que sur l’influence de maladies telles que le SIDA ou la malaria.
J’ai lu avec attention le chapitre sur l’encouragement à l’agriculture par la distribution de graines et d’engrais, une idée qui prend de plus en plus de sens actuellement avec la crise mondiale des denrées alimentaires. Le récit de ses expériences en Bolivie, Pologne ou Russie est également plein d'enseignements et ses critiques sur la Banque Mondiale et le FMI sont plus que pertinentes. Cependant, d'autres idées sont totalement loufoques à mon sens, en particulier l'idée simpliste de prendre l'argent aux riches pour donner aux pauvres, digne d'un Robin des Bois. La naïveté et la simplicité avec lesquelles certaines théories sont exposées m'ont également énervée mais je pense que là était son but: faire un livre économique accessible par un large public. La préface de Bono est bien là pour nous le rappeler.
En conclusion, je conseillerais ce livre à toutes les personnes intéressées par les problèmes de développement sans avoir de grandes bases économiques. Pour ceux qui ont déjà des connaissances en économie du développement, The End of Poverty reste intéressant mais peut irriter par son ton "D'économie pour les Nuls". Une dernière précision, je crois que ce livre n'est malheureusement pas encore traduit en français mais il est disponible en anglais et en allemand.

The End of Poverty, Jeffrey Sachs, ed. Penguin, 2005

Commentaires

  1. Commentaire interessant. Je n'ai pas lu ce livre. Peut-être que je le ferai. Depuis, les idées de J.Sachs sur ce sujet ont pu évoluer au grés des débats ..?

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  2. @David: Je crois que Sachs reste un défenseur de l'augmentation de l'aide au développement comme moyen de lutter contre la pauvreté. Je ne crois pas que ses idées aient beaucoup changé sur ce point même si il semble se concentrer un peu plus sur les concepts de développement durable depuis quelques années.

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