Cataract City de Craig Davidson

Pour ceux qui aiment: Rédemption de Matt Lennox, Les saisons de la solitude de Joseph Boyden ou la série Rectify

Cataract City: c'est le nom donné par ses habitants à la ville canadienne de Niagara Falls. Loin de la façade touristique, Craig Davidson nous fait découvrir une ville minée par les trafics et par l'absence de perspectives.

Owen et Duncan sont nés à Cataract City et ont lié une amitié indéfectible. A l'âge adulte, on retrouve Duncan qui sort de prison et Owen devenu flic; deux opposés qui vont toutefois s'allier pour vaincre les démons de Cataract City.

Je reste volontairement un peu vague sur l'intrigue de ce roman qui aborde, par des flashbacks couvrant la vie d'Owen et de Duncan, de l'enfance à l'âge adulte, tellement de sujets différents qu'il serait difficile de les résumer en quelques lignes. Craig Davidson nous emmène dans un tourbillon de courses de chiens, de triangle amoureux, de réserves d'indiens, de combats illégaux, de contrebande, de catch, et j'en passe. Pour faire simple, il suffirait de dire que Cataract City est un excellent roman d'amitié, de rédemption et de vengeance, dans une ambiance "couillue".     

Je n'ai pas lu le premier recueil de Craig Davidson, Un goût de rouille et d'os, mais j'ai vu l'adaptation tirée d'une des nouvelles qu'en a fait Jacques Audiard. On retrouve ici plusieurs thématiques et des personnages extrêmement forts et marquants, au bord du précipice mais décidés à s'en sortir.

Un ou deux passages m'ont semblé un peu longuets (en particulier la marche dans les marécages), et l'intrigue paraît dans un premier temps décousue, comme si l'auteur avait assemblé plusieurs nouvelles. Mais tout se met en place petit à petit pour faire de Duncan, Owe, Ed, Drinkwater et les autres des personnages que je ne suis pas prête d'oublier.

Un très beau roman noir, très masculin mais dont les fines touches sensibles toucheront chacun et chacune. L'écriture visuelle de Craig Davidson atteint son apogée dans les descriptions de combats ou dans celles des courses de lévriers, qui sont tout simplement brillants (lisez la page 278 pour vous faire une idée). Un auteur à découvrir, sans hésitation!

Je remercie les éditions Albin Michel pour l'envoi de ce livre.

DAVIDSON Craig, Cataract City, ed. Albin Michel, août 2014, 481p., traduit de l'anglais (Canada) par Jean-Luc Piningre
DAVIDSON Craig, Cataract City, ed. Doubleday, 2013

Commentaires

  1. Oh la tentatrice ! Boyden, Rectify et maintenant ce livre...
    Tu as pourtant vu l'état de ma PàL... bon je le note dans ma wishlist :-)

    Bon week-end !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Cataract City m'a vraiment fait penser à Boyden, en peut-être moins nature mais en mieux écrit à mon avis. Je pense qu'il devrait te plaire (sorry pour ta PAL ;-))

      Supprimer
    2. Bof, elle est tellement énorme qu'un livre de plus ou de moins ... LOL

      Supprimer
  2. "Roman très masculin", intéressant comme notion. Le sujet de l'histoire, l'intrigue en elle-même, a priori comme ça, ne m'attire pas trop, mais les thématiques oui. A voir donc.^^

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Les prémisses de l'histoire sont un peu bateau, je te l'accorde, mais l'intrigue se développe vraiment loin des clichés. C'est surtout l'atmosphère et les personnages du livre qui m'ont soufflée!

      Supprimer
    2. Ah oui, et échec en librairie pour le Mur invisible. Il faudrait que je le commande mais ça commence à faire short pour la lecture. Surtout que j'ai eu l'idée stupide de m'engager pour une LC de 50 Shades. J'aurais probablement besoin d'un bon bouquin début mai pour me remettre ;-)

      Supprimer
    3. Une LC de 50 Shades qui bat Le Mur à plate couture ? Mazette, je n'en toucherai pas mot aux autres.;-)

      Supprimer
    4. Vaudrait mieux pas, en effet. Surtout que je confirme, je m'ennuie ferme ;-)

      Supprimer
  3. J'ai aimé ce roman... noir, c'est vrai. Pourquoi masculin? parce que les deux héros sont des hommes? Je n'ai pas trouvé trop long la marche dans les marécages qui m'a tenue en haleine, c'est un de mes moments préférés.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Masculin? Pas parce qu'il ne s'adresse qu'à des hommes, loin de là. Mais je trouve que c'est un peu une glorification de l'amitié masculine et de ses valeurs. Comme je l'ai dit, j'ai trouvé l'ambiance du bouquin très "couillue". A part Ed, les femmes y sont presque totalement absentes. Ca ne t'a pas interpellée?
      Et marrant que la marche soit ton passage préféré. Moins j'ai trouvé le rythme plus lent et l'écriture moins prenante dans ce chapitre. Comme quoi!

      Supprimer
  4. Dans le genre de Rédemption et des saisons de la solitude? Il me le faut! Merci pour le billet!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si tu as aimé ces deux romans, il y a de très fortes chances que celui-ci te plaise. Je crois même que Cataract City est mon préféré des trois... Bonne lecture!

      Supprimer
  5. Un "roman très masculin" voilà qui change.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ca dépend ce qu'on lit... Il y a une atmosphère très masculine, mais je pense qu'il plaira sans problème à la gente féminine aussi. N'hésite pas...

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Code Salamandre de Samuel Delage

Youpiiiiii!!! Jury du Grand prix des lectrices de ELLE 2010

Der Besuch der alten Dame (La visite de la vieille dame) de Friedrich Dürrenmatt