Top 3 zéro-livre de juin 2015 - Spécial théâtre et spectacles

Ces quelques derniers mois, j'ai profité à fond de mes soirées pour aller voir des pièces et spectacles en tous genres. Bon, tout cela s'est aussi traduit par moins de temps pour ce blog et les vôtres mais avec la fin des saisons dans la plupart des théâtres, cela devrait se calmer au moins jusqu'en septembre.

Du coup, mon top 3 de cette frénésie théatreuse serait:

1. Le Cercle des Illusionnistes d'Alexis Michalik:

Une pièce à l'intrigue presque irrésummable mais qui m'a tout simplement transportée et emportée dans un tourbillon mêlant magie, début du cinéma, espoir et coïncidences.
Rien de semble a priori relier Décembre et Avril, qui font connaissance sur une terrasse en 1984, Georges Méliès, héritier d'une entreprise de chaussures de luxe de la fin du 19ème et Jean-Eugène Robert-Houdin, un inventeur-prestidigitateur décédé en 1871. Pourtant, au gré des allers-retours entres les époques, les fils du destin se tissent et relient petit à petit tous ces personnages.

Grâce au jeu impressionnant des comédiens, qui passent du look Madonna aux moustaches 19ème avec une aisance et une énergie vraiment dingue, le spectateur ne perd jamais le fil de l'histoire et suit avec plaisir cette aventure drôle, originale et attachante.

Une vraie réussite pour cette pièce dont on ressort avec un sourire béat de gamine, en ayant l'impression d'avoir voyagé dans un monde magique. Je me réjouis déjà de découvrir la première pièce d'Alexis Michalik, Le Porteur d'histoire, en janvier 2015 au Théâtre du Beausobre à Morges.


 
Le Cercle des Illusionnistes d'Alexis Michalik
Avec: Jeanne Arènes, Maud Baecker, Michel Derville, Arnaud Dupont, Vincent Joncquez et Mathieu Métral
Théâtre du Beausobre
www.beausobre.ch

Pas de dates encore annoncées pour la saison 2015/2016 mais gardez un oeil sur le site du spectacle.

2. Joseph Gorgoni, de A à Zouc

Si vous êtes suisse, vous connaissez certainement notre Marie-Thérèse nationale, personnage mythique créé il y a déjà 20 ans par Joseph Gorgoni. Ces dernières années, la résidente de Gland s'est également plutôt bien exportée chez nos voisins français et francophones. 

Je ne suis pas, de manière générale, très bon public pour les humoristes. Beaucoup d'entre eux m’énervent ou ne me font tout simplement pas rire (je ne me lancerai pas dans une liste, 1. parce qu'elle est trop longue et 2. pour éviter toute polémique) (et pourtant je précise que je pense être quelqu'un d'assez rigolote dans la vie) mais j'ai toujours aimé Marie-Thérèse, que ce soit pour sa satyre toute nationale, qui arrive vraiment à capter la personnalité suisse ou pour ses blagues franchement plus potaches.

Je n'ai donc pas résisté à ce nouveau spectacle, pourtant bien différent car Joseph Gorgoni y apparait... en Joseph Gorgoni pour nous raconter son enfance, ses débuts, sa carrière et sa relation avec son personnage fétiche. 
J'ai trouvé ce spectacle très touchant tout en restant hilarant et j'ai vraiment aimé découvrir ce comédien sous un jour nouveau, beaucoup plus intime mais tout aussi brillant. Dans une interview, j'ai d'ailleurs beaucoup aimé cette phrase de Gorgoni: "Dans mes précédents spectacles, on faisait tout pour que Marie-Thérèse apparaisse ridicule. Là, je crois que les gens rient avec moi, mais pas de moi."C'est tout à fait ça, et c'est très réussi!


   
Un spectacle sans grimage qui montre tout le talent de Gorgoni dans un registre plus fin et moins caricatural. A voir, que l'on soit fan de Marie-Thérèse ou pas.

Joseph Gorgoni, de A à Zouc
Avec: Joseph Gorgoni
Ecrit par:  Pierre Naftule, Pascal Bernheim et Joseph Gorgoni
Théâtre Bicubic
www.bicubic.ch

Des nouvelles dates annoncées prochainement sur le site du spectacle

3. The Nether de Jennifer Haley


Dans les années 2050, les gens passent de plus en plus de temps dans une réalité virtuelle appelée The Nether. Un monde où tout semble permis, en particulier dans le Hideaway, une sorte de manoir du 19ème siècle où les avatars peuvent s'adonner aux pratiques les plus révoltantes avec des enfants.  La police est cependant décidée à mettre de l'ordre dans ces dérives et envoie donc un inspecteur dans The Nether. 

Cette pièce, définitivement moderne, m'a vraiment marquée. Tout d'abord, pour sa mise en scène esthétique et impressionnante, mélangeant mouvements de scènes et décors virtuels pour un rendu oscillant entre le monde enchanteur de The Hideaway et les murs froids d'un commissariat. Ensuite, pour la réflexion qu'elle engage, sur la légalité des actes commis dans un monde virtuel. Faut-il voir le fait que des personnes assouvissent tous leurs phantasmes les plus noirs de manière virtuelle comme un délit ou comme une bonne chose? Cette pédophilie virtuelle les empêchera-t-elle de passer à l'acte dans la vraie vie ou encouragera-t-elle leur perversion? 

J'ai tout d'abord eu un peu de peine à suivre, à cause des accents assez forts et de la performance un peu hésitante des acteurs en début de pièce (surtout pour ce qui est d'Amanda Hale, dont le jeu semblait un peu trop forcé), mais une fois embarquée dans The Nether, je suis restée bien agrippée à mon fauteuil. 

Un sujet difficile qui met le spectateur mal à l'aise tout en le tenant en haleine, pour une pièce qui résonne au final pendant encore plusieurs mois. 

The Nether de Jennifer Haley
Mise en scène: Jeremy Herrin
Avec: David Calder, Amanda Hale, Ivanno Jeremiah, Stanley Townsend, Jaime Alder, Perdita Hibbins et Isabella Pappas
Duke of York's Theatre

Et c'est là que je me rends compte que je dois vraiment publier mes billets théâtre plus rapidement pour que vous puissiez encore avoir une chance de voir ces très belles pièces. Mais le temps file si vite... Je pense cependant que, vu le succès de ces trois spectacles, il devrait y avoir de nouvelles dates bientôt. Gardez l'oeil!

Et sinon, en plus court, j'ai aussi vu:

Trahisons de la compagnie tg STAN au Théatre Le Saint-Gervais: Une adaptation très dépouillée de la pièce d'Harold Pinter. J'ai trouvé la mise en scène originale et j'ai aimé la narration à l'envers de ce triangle amoureux. Mais j'ai trouvé le rythme trop lent au point même de devoir lutter contre mes paupières lourdes. Pinter n'est vraiment pas fait pour moi...

Cyrano de Bergerac  par la compagnie Les Exilés à la Tour Vagabonde: Étant fan du texte d'Edmond Rostand, je ne pouvais résister à cette adaptation très classique de la pièce dans un théâtre élisabéthain (je n'avais pas pensé à l'état de mon postérieur après 3h30 de représentation, mais le cadre en valait la chandelle). Au final, une pièce convaincante qui peine toutefois à faire oublier le très beau film de Jean-Paul Rappeneau et surtout la performance de Depardieu. Steve Riccard n'est peut-être pas comparable, mais chapeau bas tout de même à tous les acteurs pour l'interprétation de ce texte, loin d'être facile. 

Die Zauberflöte mis en scène par Pet Halmen à l'Opéra de Lausanne: Une adaptation de l'opéra de Mozart à la fois très moderne par les décors et les tons utilisés et classique dans ses costumes (à part le pingouin! Papageno, mais pourquoi pas?) pour un résultat original. J'ai trouvé la performance des chanteurs un peu inégale, passant du très bon (Benoit Capt en Papageno et Anna Siminska en Reine de la nuit) au moins convaincant comme Catalina Bertucci et Shawn Mathey dans leurs rôles de Pamina et Tamino. Par contre, je ne connaissais pas en détails le livret de La Flûte enchantée... C'est moi ou l'histoire est vraiment stupide? Symbolique, ok, mais personnellement, je n'ai pas du tout accroché. Reste la musique et ses airs enchanteurs... 

Fabrikk de la Karl’s kühne Gassenschau à St-Triphon: Premier spectacle de cette troupe que je vois et je suis apparemment très mal tombée. A part quelques bonnes idées par-ci par-là et un final impressionnant, j'ai trouvé l'histoire caricaturale, limite raciste et franchement pas amusante. Une déception vu tous les bons échos des spectacles précédents.

Free! de Shirley Souagnon au Morges-sous-rire: Deuxième one-man-show de cette jeune humoriste pleine de peps. J'ai aimé le mélange avec la musique et l'intégration du groupe The Krooks au spectacle. Sympa et péchu, parfois peut-être un peu trop improvisé...

Novecento mis en scène par Pierre-François Limbosch avec André Dussolier: Le livre d'Alessandro Baricco fait partie de mes romans préférés et il fallait donc assurer pour me séduire. Au final, Limbosch présente une mise en scène soignée, avec en bonus la présence d'un groupe de jazz en live. Dussolier offre une jolie performance mais j'ai trouvé dans l'ensemble que cette adaptation manquait un peu de poésie et que le rythme était trop rapide. J'ai encore en tête la performance exceptionnelle de Pierre-Isaie Duc sur une mise en scène de Denis Rabaglia au théâtre Malacuria de Sion en 2000, plus intimiste et tellement plus marquante. Comme quoi...

Et vous, avez-vous vu des pièces sympas dernièrement? 

Commentaires

  1. Je compte en voir quelques-unes à Avignon, d'ailleurs je note Le cercle des illusionnistes ! Merci !

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    1. C'est juste, j'avais vu que Le cercle des illusionnistes était programmé. Franchement, n'hésite pas. Et je me réjouis de connaitre tes coups de coeur d'Avignon; avec un peu de chance, ils arriveront jusqu'à moi dans les prochains mois ;-)

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  2. J'ai vu également "Le Cercle des illusionnistes" et c'était incroyable. J'ai adoré et j'ai été complètement transportée par cette pièce. Un vrai coup de cœur.

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    1. As-tu vu la première pièce d'Alexis Michalik, Le Porteur d'histoire? Elle repasse ici en janvier et je suis déjà tout impatiente d'y aller. J'espère être autant transportée qu'avec le Cercle des illusionnistes... Merci pour ta visite ;-)

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