Paris-Brest de Tanguy Viel
Pour ceux qui aiment: Le concept "du livre dans un livre"
Autant le dire tout de suite, je n'ai pas aimé ce livre. Le narrateur de Paris-Brest nous dresse un portrait au vitriol de sa famille à l'occasion de son retour dans le Finistère pour les fêtes de fin d'année. Il nous fait part de souvenirs d'enfance et nous raconte l'exil de ses parents, la fortune inattendue de sa grand-mère ou encore son amitié avec le fils Kermeur. La réalité se superpose aux éléments de fictions contenus dans le roman qu'écrit le narrateur pour se décharger de tous les secrets familiaux.
J'ai trouvé l'histoire de Paris-Brest peu crédible et les personnages caricaturaux, sans être aussi horribles que le narrateur essaie de nous le faire croire. Le style de Tanguy Viel m'a également déplu. Au dos de mon édition, une journaliste du Temps décrit le style de Viel comme étant "d'une remarquable économie". Je ne peux que contredire ce jugement (d'ailleurs, les commentaires de la couverture ne semblent pas concerner le livre que j'ai devant moi). J'ai trouvé l'écriture répétitive et la ponctuation très aléatoire. Tanguy Viel affiche un désamour flagrant des points finaux et ses phrases à rallonge ont beaucoup gêné ma lecture.
Un exemple: "Alors dès que j'ai compris que mes parents allaient revenir s'installer en Bretagne, dès que je l'ai senti dans la voix de ma mère, dans le ton mielleux de ma mère qui évoquait l'idée d'un retour, dès que j'ai senti le triomphe de ma mère j'ai commencé à mettre mes affaires dans des cartons, mes livres surtout dans des cartons tandis qu'elle négociait déjà l'achat d'une maison sur la côte et négociait avec mon père pour savoir où ils achèteraient, dès lors que mon père avait prévenu qu'il était hors de question de s'installer à Brest, en pleine ville, hors de question de devoir se passer une écharpe sur le nez pour sortir de chez lui, qu'à la condition d'être hors de la ville il voulait bien revenir dans le Finistère, à condition d'habiter au plus loin du stade de football, à condition d'avoir la mer pour seule voisine" p. 142 (ponctuation recopiée fidèlement)
Paris-Brest restera donc pour moi une lecture sans grand intérêt et son style très "parlé", genre "one man show", n'a pas su me plaire, ni même me faire sourire.
Il est évident que la fortune pour le moins tardive de ma grand-mère a joué un rôle important dans cette histoire. Sans tout cet argent, mes parents ne seraient jamais revenus s'installer dans le Finistère. Et moi-même sans doute, je n'aurais jamais quitté Brest pour habiter Paris. Mais le vrai problème est encore ailleurs, quand il a fallu revenir des années plus tard et faire le trajet dans l'autre sens, de Paris vers Brest.
D'autres avis chez Yohan, Flora, Sophielit et Marie-Claire qui ont apprécié, et chez Bookomaton et Sandra M., qui sont plus sceptiques.
Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2010/catégorie roman
VIEL Tanguy, Paris-Brest, ed. Les Editions de Minuit, 2009, 190p
Autant le dire tout de suite, je n'ai pas aimé ce livre. Le narrateur de Paris-Brest nous dresse un portrait au vitriol de sa famille à l'occasion de son retour dans le Finistère pour les fêtes de fin d'année. Il nous fait part de souvenirs d'enfance et nous raconte l'exil de ses parents, la fortune inattendue de sa grand-mère ou encore son amitié avec le fils Kermeur. La réalité se superpose aux éléments de fictions contenus dans le roman qu'écrit le narrateur pour se décharger de tous les secrets familiaux.
J'ai trouvé l'histoire de Paris-Brest peu crédible et les personnages caricaturaux, sans être aussi horribles que le narrateur essaie de nous le faire croire. Le style de Tanguy Viel m'a également déplu. Au dos de mon édition, une journaliste du Temps décrit le style de Viel comme étant "d'une remarquable économie". Je ne peux que contredire ce jugement (d'ailleurs, les commentaires de la couverture ne semblent pas concerner le livre que j'ai devant moi). J'ai trouvé l'écriture répétitive et la ponctuation très aléatoire. Tanguy Viel affiche un désamour flagrant des points finaux et ses phrases à rallonge ont beaucoup gêné ma lecture.
Un exemple: "Alors dès que j'ai compris que mes parents allaient revenir s'installer en Bretagne, dès que je l'ai senti dans la voix de ma mère, dans le ton mielleux de ma mère qui évoquait l'idée d'un retour, dès que j'ai senti le triomphe de ma mère j'ai commencé à mettre mes affaires dans des cartons, mes livres surtout dans des cartons tandis qu'elle négociait déjà l'achat d'une maison sur la côte et négociait avec mon père pour savoir où ils achèteraient, dès lors que mon père avait prévenu qu'il était hors de question de s'installer à Brest, en pleine ville, hors de question de devoir se passer une écharpe sur le nez pour sortir de chez lui, qu'à la condition d'être hors de la ville il voulait bien revenir dans le Finistère, à condition d'habiter au plus loin du stade de football, à condition d'avoir la mer pour seule voisine" p. 142 (ponctuation recopiée fidèlement)
Paris-Brest restera donc pour moi une lecture sans grand intérêt et son style très "parlé", genre "one man show", n'a pas su me plaire, ni même me faire sourire.
Il est évident que la fortune pour le moins tardive de ma grand-mère a joué un rôle important dans cette histoire. Sans tout cet argent, mes parents ne seraient jamais revenus s'installer dans le Finistère. Et moi-même sans doute, je n'aurais jamais quitté Brest pour habiter Paris. Mais le vrai problème est encore ailleurs, quand il a fallu revenir des années plus tard et faire le trajet dans l'autre sens, de Paris vers Brest.
D'autres avis chez Yohan, Flora, Sophielit et Marie-Claire qui ont apprécié, et chez Bookomaton et Sandra M., qui sont plus sceptiques.
Lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2010/catégorie roman
VIEL Tanguy, Paris-Brest, ed. Les Editions de Minuit, 2009, 190p
Hé bien ça commence bien ces lectures dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE.:)
RépondreSupprimerBon, moi comme ça, ça ne m'aurait pas trop parlé mais tes extrait m'ont définitivement convaincue que je pouvais passer mon chemin. Tant mieux, j'ai tant à lire!
@A Girl from earth: Bon, j'ai déjà fait quand même 2 belles découvertes grâce au Prix ELLE (2ème à suivre en octobre). Mais pour celui-ci, tu ne perdras rien à mon avis.
RépondreSupprimerBof, je passe alors... Dommage, avec un titre-gâteau comme celui-ci !
RépondreSupprimerIl y a tellement de livres qui me tentent en ce moment, que je zapperai volontiers celui-ci !
RépondreSupprimer@Alex: Personnellement, même le titre ne me tentait pas franchement, même si je résisterais difficilement au gâteau.
RépondreSupprimer@Marie: Un bon choix selon moi.
En passant, je t'ai taguée sur un questionnaire autour du livre si ça te dit d'y répondre: http://lecture-sans-frontieres.over-blog.com/article-36243753.html
RépondreSupprimerTout ce que tu dis ne me donne pas envie de lire ce livre : c'est tout ce que je déteste moi aussi.
RépondreSupprimer@A girl from earth: J'y répondrai avec plaisir mais après avoir passé cette semaine où j'ai encore une montagne de travail à rattraper (alala, le plaisir du retour de vacances).
RépondreSupprimer@Leiloona: Je sais que plusieurs personnes ont apprécié mais ce n'est définitivement pas mon style.
J'aime beaucoup ce que tu détestes tant : le style de Tanguy Viel. Il a l'art de m'intéresser à des histoires, qui, racontées par d'autres, m'auraient fortement ennuyées. Pour moi, un des meilleurs jeunes écrivains français
RépondreSupprimer@Yv: Décidemment, nos goûts ne se rejoignent pas souvent ;-) Je suis sûre qu'on pourrait avoir des débats très passionnés. Je n'ai vraiment pas pu accrocher au style de Viel et plus généralement, je peine un peu avec les éditions de Minuit.
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