Citation du jeudi (14)


Sur une idée de Chiffonnette:

Aujourd'hui un petit extrait sur notre comportement face au changement climatique qui m'a interpellée car je le trouve très juste. Certains le savent, je suis une écolo dans l'âme mais j'avoue ne pas être toujours cohérente avec mes convictions. Si j'essaie de manger local, bio, de me déplacer en transports publics, d'économiser l'eau, de recycler etc, je me priverais difficilement de voyage, je rouspète quand le prix de l'essence prend l'ascenseur, je mange beaucoup de viande. Personne n'est parfait!

"‘We are compelled to conclude that we the people also have something to answer for. We as a society let denial prosper.’ Many of us call on the government to act, while secretly hoping they won't. We want to keep driving and shopping, so we march and sign petitions. When our representatives fail to legislate, there is no outcry. When they return from another round of failed talks, we don't protest. We quietly prefer them to pretend. After all, if they actually paid attention to our petitions, they might take away our cars, holidays, and cheap imports"

Mauvaise traduction de moi:

Nous sommes forcés de conclure que nous, les hommes, avons une part de responsabilité. Nous, en tant que société, laissons le déni prospérer. Beaucoup d'entre nous demandons que notre gouvernement agisse, tout en espérant secrètement qu'il ne le fera pas. Nous voulons continuer à conduire et à consommer, alors nous marchons dans la rue et nous signons des pétitions. Quand nos représentants ne parviennent pas à légiférer, il n'y a pas de tollé. Quand ils reviennent d'un nouveau tour manqué de négociations, nous ne protestons pas. Nous préférons prétendre en silence. Après tout, s'ils faisaient vraiment attention à nos pétitions, ils pourraient nous enlever nos voitures, nos vacances et nos importations bon marché.

L'extrait est tiré d'un article de la revue The Ecologist (que vous trouverez ici) qui présente le livre Climate Change Denial: Heads in the Sand de John Cook et Hayden Washington. Ce livre analyse le phénomène des climato-sceptiques, des campagnes de désinformation scientifique mais accuse également toute la société de vivre dans le déni. Je vous mets le quatrième de couverture:

Humans have always used denial. When we are afraid, guilty, confused, or when something interferes with our self-image, we tend to deny it. Yet denial is a delusion. When it impacts on the health of oneself, or society, or the world it becomes a pathology. Climate change denial is such a case. Paradoxically, as the climate science has become more certain, denial about the issue has increased. The paradox lies in the denial. There is a denial industry funded by the fossil fuel companies that literally denies the science, and seeks to confuse the public. There is denial within governments, where spin-doctors use 'weasel words' to pretend they are taking action. However there is also denial within most of us, the citizenry. We let denial prosper and we resist the science. It also explains the social science behind denial. It contains a detailed examination of the principal climate change denial arguments, from attacks on the integrity of scientists, to impossible expectations of proof and certainty to the cherry picking of data. Climate change can be solved - but only when we cease to deny that it exists. This book shows how we can break through denial, accept reality, and thus solve the climate crisis. It will engage scientists, university students, climate change activists as well as the general public seeking to roll back denial and act.

Je ne sais pas vous, mais je suis assez intriguée. Alors, est-ce que pour vous on peut parler de déni plutôt que de scepticisme?

Commentaires

  1. Je me pose la question... Ne vivons nous pas aussi dans un présent où une information chasse l'autre?

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  2. @Keisha: Certainement, mais quand même, la réalité du changement climatique et l'influence de l'homme sont largement acceptées par la communauté scientifique. Même si les scénarios pour le futur sont parfois contradictoires (normal, vu que presque toutes les études présentent plusieurs scénarios possibles), et que je préfère de loin le terme changement climatique à celui de réchauffement, je suis assez d'accord avec le mot "déni" dans le cas des climato-sceptiques. Bref, assez curieuse de connaitre les arguments de ce livre.

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  3. Oui, déni très certainement et peur du changement, goût pour la facilité et l'habitude. Il faut bien dire qu'embarqués dans nos vies comme sur de frêles esquifs, et occupés que nous sommes à souquer ferme pour survivre, la plupart des gens ont la tête dans le guidon sans avoir une grande responsabilité dans le fait de fermer les yeux (de fatigue!). Les responsables, ceux qui dénient vraiment, sont plutôt en haut de la chaîne...
    Bien à vous,
    Bettina

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  4. @Bettina: Toujours difficile de changer ses habitudes quand il s'agit de toucher à son confort. Et pour les responsables, difficile de réconcilier tous les enjeux: en tant que politicien, faut-il privilégier le "bien-être" et la satisfaction de ses électeurs ou l'état de la planète en 2050? On est pas encore sortis de l'auberge.

    A part ça, je suis désolée de mon silence. J'ai bien reçu votre mail mais je n'ai pas encore eu le temps de télécharger la version finale du Tome 2. J'espère avoir plus de temps en juillet. A bientôt!

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