Déluge d'Henry Bauchau

Florian, peintre torturé qui ne peut s'empêcher de brûler ses oeuvres, rencontre par hasard Florence dans un petit village du Sud de la France. Cette dernière s'y est réfugiée après qu'on lui ait diagnostiqué une maladie incurable. Ces deux personnages à la dérive vont s'unir et se soutenir mutuellement avec comme objectif la réalisation de l'oeuvre magistrale de Florian: Le Déluge. 

Je l'avoue dès le début, Henry Bauchau est auteur qui ne m'a jamais attirée et dont je n'avais, du coup, jamais rien lu jusqu'ici. Quand Sylire et Lisa ont choisi de rendre hommage à cet auteur décédé en 2012 dans le cadre du Blogoclub, je me suis dit que c'était une bonne occasion de tester mes a priori. J'ai longtemps hésité entre Le Régiment Noir et Déluge, avant de me décider pour ce dernier, en grande partie en raison de son petit nombre de pages, débordée que je suis en ce moment entre quelques SP et ma lecture d'Autant en emporte le vent que je quitte à regret. 

J'ai donc attaqué ma lecture avec un peu de suspicion... qui s'est malheureusement accentuée au fil des pages. J'ai, à plusieurs reprises, hésité à abandonner, n'éprouvant aucun intérêt pour l'histoire ou les personnages, mais j'ai au final terminé ce livre en lisant la deuxième moitié un peu en diagonale. 

Franchement, je n'ai rien compris à cette histoire, décrite souvent comme "allégorique". Perso, je dirais plutôt que c'est du gros n'importe quoi. Tout un groupe de personnes qui se rassemblent autour d'un artiste gourou et barjot pour l'aider à peindre une toile énorme représentant le déluge biblique mais aussi celui de notre société. Une réflexion apparemment sur la création artistique, avec comme "toile de fond" une peinture que je m'imaginais, au fil des descriptions, du plus mauvais goût. Des personnages à aucun moment crédibles à mes yeux, un peu de mysticisme, un peu de psychologie au rabais sur la force que nous avons tous en nous, un style qui ne m'a pas touchée avec des passages qui m'ont rappelé des délires hallucinés de mes jeunes années (si vous voyez ce que je veux dire) genre:

"La pyramide va descendre jusqu'au fond, avec ses mystères, et, nous, nous devons continuer à nous élever sur elle par les deux côtés qui sont à l'ombre. 
- C'est merveilleux, ce que tu viens de dire... Un vrai projet de vie ensemble." p. 154

Une rencontre totalement ratée avec cet auteur et on ne m'y reprendra probablement pas. En surfant un peu, je n'ai trouvé que des avis plutôt positifs sur ce livre, décrit comme profond et écrit d'une belle plume, alors ne vous arrêtez pas à mon billet. 

C'est dans un petit port du Sud de la France, où elle s'est installée pour raisons de santé, que Florence fait la connaissance de Florian. Peintre vieillissant, instable, réputé fou et pyromane, il n'aime rien tant que brûler et voir se consumer ses propres dessins. Encouragée par la psychiatre qui le "suit" de loin, Florence accepte de se mettre à son service. Et bientôt se forme autour d'eux, et de l'atelier aménagé pour l'artiste, un petit cercle d'amitié...
Peindre le Déluge - et peut-être le livrer aux flammes -, tel est le grand oeuvre que projette désormais Florian. De jour en jour, de mois en mois, il entraîne ses compagnons dans la folle entreprise de ce tableau démesuré qui les requiert corps et âme, qui les épuise et pourtant les transcende. Car cette oeuvre est, comme notre monde, traversée par la violence des siècles, par le désastre et la splendeur d'une humanité toujours renaissante. 
L'art et la folie, le rêve et le délire, la vulnérabilité et l'inépuisable nécessité de créer, tels sont quelques-uns des chemins qu'Henry Bauchau propose à notre réflexion, et qu'il illumine d'une écriture aussi profonde que d'une magnifique fluidité...

Henry Bauchau, psychanalyste, poète, dramaturge, essayiste, romancier, est l'auteur d'une des oeuvres les plus marquantes de notre temps. 


D'autres billets du Blogoclub à retrouver chez Sylire.


BAUCHAU Henry, Déluge, ed. Actes Sud, février 2010, 170p. 

Commentaires

  1. C'est un auteur que je n'ai pas relu depuis une rencontre ratée avec Oedipe sur la route, dont le sujet me tentait beaucoup pourtant... Ce que tu dis de celui-ci me le fait écarter.

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  2. Je crois qu'on peut effectivement ne pas entrer dans l'univers, je m'attendais à cela.
    Florian est un peintre fou et un génie tout à la fois. L'oeuvre qu'il peint est à son image...

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  3. Je l'avais écouté et la lecture de Michael Lonsdale a sans doute accentué mon plaisir de lecture.

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  4. Je n'ai pas participé au blogoclub cette fois-ci mais quand je vois ton raté avec l'auteur, j'ai peut être bien fait !

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  5. Je vais me contenter de la trilogie. Ta chronique n m'attire pas vers le Déluge (une protection comme une autre).

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  6. Ben dis-moi ça fait pas envie :(

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  7. j'ai tenté également deux titres pour le blogoclub, les deux me sont tombés des mains !

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  8. Un auteur qu'il faut que je découvre, également. Je choisirai donc un autre titre.

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  9. @Kathel: Apparemment, soit on adhère totalement, soit on reste au bord de la route avec cet auteur. Si tu n'as pas accroché avec un de ses livres, pas sûre en effet que celui-ci te convienne mieux.

    @Sylire: J'ai eu de la peine à voir le génie de Florian. Perso, je serais partie en courant en le rencontrant, le côté gourou et psycho bon marché me fait fuir, dans la vie et dans les livres ;-) Ca m'a complètement bloquée pour cette lecture. Pas grave, je suis contente d'avoir essayé.

    @Valérie: Bien lu, je pense effectivement que ça aurait pu mieux passer. Mais au point d'accrocher au texte... pas sûre quand même.

    @Sybille: En même temps, je suis la seule à ne pas avoir accroché pour ce blogoclub. Essaie quand même à l'occasion, la plupart des lecteurs sont conquis par cet auteur à part...

    @Philisine: Pour avoir lu vos billets sur la trilogie, je ne pense pas que j'aurais adhéré. Trop métaphorique pour moi, trop abstrait. Du coup, si tu as aimé Diotime et les lions, tu pourrais aussi apprécié ce Déluge... Le thème est différent mais je pense que l'approche est similaire.

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  10. @Une Comète: Et encore, j'ai essayé d'être mesurée, parce que j'ai bien failli jeter le livre par la fenêtre une bonne dizaine de fois. Le fait qu'il vienne de la bibliothèque l'a sauvé ;-)

    @Theoma: Tu me rassures un peu. Franchement, je n'ai vraiment pas compris l'attrait de ce livre, mais heureusement, les goûts et les couleurs... Un auteur aussi particulier ne peut pas faire l'unanimité...

    @Alex: Son oeuvre compte plusieurs textes relativement courts, histoire de tester ta compatibilité avec l'auteur. Tu me rediras...

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  11. Je comprends ton ressenti, c'est un auteur pas facile d'accès. Il faut choisir son moment pour le rencontrer. J'ai dans ma PAL Antigone, qui me tente depuis pas mal de temps, mais j'attends le bon moment !^^

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  12. @Soukee: Tu as raison, c'est un auteur délicat à lire. Je serais peut-être rentrée plus facilement dans ce roman dans une période plus relax, mais perso, je ne crois pas être sensible aux thèmes de cet auteur, quelque soit le moment...

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  13. Je n'ai jamais lu ce titre. Par contre, j'ai eu des coups de coeur pour d'autres romans de cet auteur : "Boulevard Périphérique" et également "L'enfant bleu".

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  14. @Marie: Malgré ton commentaire, je vais avoir de la peine à laisser une deuxième chance à cet auteur. Je crois qu'il n'est tout simplement pas fait pour moi. Par contre, je serais vraiment curieuse d'avoir ton avis sur ce titre-là...

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