Les trésors de la mer Rouge de Romain Gary
Pour ceux qui aiment: Qu'est-ce que je fais là de Bruce Chatwin
Les trésors de la mer Rouge rassemble une série d'articles originellement écrit pour France-Soir en 1970, puis publiés par Gallimard en 1971. Romain Gary emmène le lecteur sur les routes désertiques de Djibouti et du Yémen, à la recherche de "diamants humains".
Romain Gary décrit à merveille, dans ce court texte, une région délaissée et une armée française abandonnée, passée du contrôle des colonies à des activités humanitaires "bricolées". De ce texte émerge avant tout un sentiment de solitude et une ambiance de fin du monde. L'auteur, fidèle à sa réputation de "collectionneur d'âmes" que lui a attribuée le New York Times, nous offre également une intrigante galerie de personnages: parfois attachants comme Dominique Ponchardier, ambassadeur de Djibouti, hanté par l'assassinat de son fils par l'OAS ou ces militaires désabusés et perdus dans ce coin d'Afrique; parfois mystérieux comme le doux rêveur Machonnard ou l'espion yougoslave à la solde des chinois.
Plus roman d'ambiance et galerie de portraits que récit de voyage, Les trésors de la mer Rouge est un très beau texte, à la fois drôle et tragique, sur une région et une génération qui se remet doucement de la colonisation.
"Si ma moto est anglaise, la route que je suis depuis mon départ de Sanaa est chinoise: ici et là, les tombes de ses pionniers, chacune ornée d'une étoile rouge et d'une photo de Mao. On a ainsi l'impression que Mao est enterré partout, ce qui promet de belles querelles, dans mille ans, au sein de l'Eglise maoïste, quant au lieu sacré où reposent les restes du prophète" p. 81
La collection Folio 2euros est souvent idéale pour découvrir un auteur; ce n'est toutefois, selon moi, pas le cas pour ce livre-ci. Romain Gary fait en effet référence à son oeuvre et à quelques épisodes de sa vie et je pense qu'un lecteur n'ayant jamais lu Gary, ou du moins La Promesse de l'aube, pourrait se sentir un peu perdu. Pour les autres, Les trésors de la mer Rouge permet de se replonger avec plaisir dans l'écriture merveilleuse de cet auteur. Je dois toutefois avouer que ce n'est pas mon texte préféré de Gary, peut-être en raison de la région visitée qui m'attire peu au final.
Un très beau texte qui permet de prolonger la découverte de cet auteur dans un voyage au coeur du désert.
" Les trésors que j'ai ramenés de là-bas sont immatériels et, lorsque la plume ne s'en saisit pas, ils disparaissent à jamais. Le romancier que je suis, amoureux de ces diamants éphémères, parfois très purs, parfois noirs, mais toujours uniques et bouleversants dans leur mystérieux éclat, est parti à leur recherche vers cette mine de richesse et de pauvreté inépuisable que l'on appelait jadis l'âme humaine - je dis "jadis", car le mot est passé de mode, avec son écho d'au-delà. " De Djibouti au Yémen, Romain Gary sillonne les terres brûlées et hostiles pour en rapporter un témoignage d'une rare force.
Cette lecture s'inscrit dans le cadre du Challenge 2euros de Cynthia ainsi que du Challenge Nécrophile de Fashion, catégorie auteurs suicidés (sigh!).
GARY Romain, Les trésors de la mer Rouge, ed. Gallimard, coll. Folio 2euros, novembre 2009, première parution 1971, 123p.
Les trésors de la mer Rouge rassemble une série d'articles originellement écrit pour France-Soir en 1970, puis publiés par Gallimard en 1971. Romain Gary emmène le lecteur sur les routes désertiques de Djibouti et du Yémen, à la recherche de "diamants humains".
Romain Gary décrit à merveille, dans ce court texte, une région délaissée et une armée française abandonnée, passée du contrôle des colonies à des activités humanitaires "bricolées". De ce texte émerge avant tout un sentiment de solitude et une ambiance de fin du monde. L'auteur, fidèle à sa réputation de "collectionneur d'âmes" que lui a attribuée le New York Times, nous offre également une intrigante galerie de personnages: parfois attachants comme Dominique Ponchardier, ambassadeur de Djibouti, hanté par l'assassinat de son fils par l'OAS ou ces militaires désabusés et perdus dans ce coin d'Afrique; parfois mystérieux comme le doux rêveur Machonnard ou l'espion yougoslave à la solde des chinois.
Plus roman d'ambiance et galerie de portraits que récit de voyage, Les trésors de la mer Rouge est un très beau texte, à la fois drôle et tragique, sur une région et une génération qui se remet doucement de la colonisation.
"Si ma moto est anglaise, la route que je suis depuis mon départ de Sanaa est chinoise: ici et là, les tombes de ses pionniers, chacune ornée d'une étoile rouge et d'une photo de Mao. On a ainsi l'impression que Mao est enterré partout, ce qui promet de belles querelles, dans mille ans, au sein de l'Eglise maoïste, quant au lieu sacré où reposent les restes du prophète" p. 81
La collection Folio 2euros est souvent idéale pour découvrir un auteur; ce n'est toutefois, selon moi, pas le cas pour ce livre-ci. Romain Gary fait en effet référence à son oeuvre et à quelques épisodes de sa vie et je pense qu'un lecteur n'ayant jamais lu Gary, ou du moins La Promesse de l'aube, pourrait se sentir un peu perdu. Pour les autres, Les trésors de la mer Rouge permet de se replonger avec plaisir dans l'écriture merveilleuse de cet auteur. Je dois toutefois avouer que ce n'est pas mon texte préféré de Gary, peut-être en raison de la région visitée qui m'attire peu au final.
Un très beau texte qui permet de prolonger la découverte de cet auteur dans un voyage au coeur du désert.
" Les trésors que j'ai ramenés de là-bas sont immatériels et, lorsque la plume ne s'en saisit pas, ils disparaissent à jamais. Le romancier que je suis, amoureux de ces diamants éphémères, parfois très purs, parfois noirs, mais toujours uniques et bouleversants dans leur mystérieux éclat, est parti à leur recherche vers cette mine de richesse et de pauvreté inépuisable que l'on appelait jadis l'âme humaine - je dis "jadis", car le mot est passé de mode, avec son écho d'au-delà. " De Djibouti au Yémen, Romain Gary sillonne les terres brûlées et hostiles pour en rapporter un témoignage d'une rare force.
Cette lecture s'inscrit dans le cadre du Challenge 2euros de Cynthia ainsi que du Challenge Nécrophile de Fashion, catégorie auteurs suicidés (sigh!).
GARY Romain, Les trésors de la mer Rouge, ed. Gallimard, coll. Folio 2euros, novembre 2009, première parution 1971, 123p.
Beaucoup d'arguments pour m'intéresser dans ce billet et notamment un argument majeur : je n'ai encore rien lu de cet auteur !!! La honte ! Faut que je répare. je note donc triplement ce titre !
RépondreSupprimer@Géraldine: Ah oui, c'est vraiment un auteur à lire, tout est bon! Mais je te conseille quand même de commencer par un de ses romans, comme "La vie devant soi" car "Les trésors de la mer Rouge" est à la base un ensemble d'articles et c'est quand même un peu en-dessous selon moi.
RépondreSupprimerah Romain Gary! J'aime beaucoup mais je ne connaissais pas ce titre!
RépondreSupprimer@Violette: Je n'avais jamais entendu parler de ce titre quand je suis tombée dessus en librairie. C'est un petit livre sympa mais ses romans sont inégalables selon moi.
RépondreSupprimerUn peu oublié Romain gary. Très injustement d'ailleurs, parce que c'est un très bon écrivain.
RépondreSupprimer@Yv: Dommage en effet, je trouve que c'est un écrivain à lire et à relire. Un autre Gary devrait faire son apparition sur ce blog en 2011, j'espère te convaincre de t'y remettre ;-)
RépondreSupprimermerci pour cette chronique. en ce qui me concerne j'ai été plutôt déçu par ce livre, au vu du potentiel énorme du sujet j'ai trouvé que Romain Gary se perdait trop souvent dans des blablas rébarbatifs...
RépondreSupprimer@Flipo: Quelques mois après ma lecture, il ne me reste au final pas grand chose de cette lecture. J'avais pris plaisir à retrouver la plume de l'auteur mais il est clair qu'on est loin de la force de ses romans. J'ai pris ça plutôt comme un recueil de portraits cueilli ici et là, un peu "à la légère". Par contre, je ne me rappelle pas d'avoir trouver des répétitions ?
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